Emmanuel Macron 1:09
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Louis de Raguenel, édité par Manon Fossat , modifié à
Emmanuel Macron s'exprimera à 20 heures sur la crise sanitaire liée au Covid-19, a annoncé l'Elysée, alors qu'un nouveau conseil de défense décisif se tient ce matin depuis 9 heures. Une prise de parole qui montre que, sur les trois options envisagées pour lutter contre la propagation de l'épidémie, la plus radicale semble désormais privilégiée par l'exécutif.

Emmanuel Macron s'adressera aux Français dans une allocution à 20 heures ce mercredi soir, a annoncé l'Elysée en début de matinée, alors que la parole présidentielle était attendue face à la troisième vague de l'épidémie de Covid-19. Les allocutions présidentielles étant devenues synonymes de décisions de grande ampleur depuis le début de la crise il y a un an, le chef de l'Etat devrait annoncer de nouvelles restrictions radicales. Il devrait également expliquer et justifier sa stratégie, qui n'a pas toujours été bien comprise par la population.

Cette allocution est d'abord rendu nécessaire par la situation sanitaire du pays. En effet, les indicateurs de l'épidémie ne permettent pas encore de déceler les premiers signes d'accalmie, au contraire. Mardi, la France a dépassé les 5.000 malades admis en réanimation et l'incidence continue d'augmenter au niveau national dans toutes les tranches d'âge. On compte désormais 62 départements avec un taux d'incidence supérieur au seuil d'alerte. C'est 20 de plus que la semaine dernière.

La fermeture des écoles privilégiée ? 

Depuis mardi soir donc, l’ambiance a changé au sommet de l'Etat. Emmanuel Macron et Jean Castex se sont vus à l’Elysée pour examiner les dernières données épidémiques afin d'ajuster leurs positions et trois options semblaient alors sur la table. Pour l’heure, l’option d’un confinement généralisé, qu'Emmanuel Macron fait tout pour éviter, ne semble pas privilégiée. Mais la question des écoles est posée, avec une possible fermeture sous la forme d'une longue période de vacances pour tous les enfants. La question de la limitation des déplacements dans le pays est elle aussi travaillée. Une chose est sûre, certaines mesures concerneront toute la France, d’où le débat prévu demain à l’Assemblée nationale.

Pour rappel, les deux autres options étaient : 

• Un simple ajustement des mesures actuelles, en faisant basculer quelques départements supplémentaires sous le régime du confinement. 

• Un confinement dur, pour donner un gros coup de frein aux brassages et aux interactions sociales. 

Triple impératif

Selon l'entourage d'Emmanuel Macron, l'allocution de mercredi soir devrait répondre à un triple impératif : l'efficacité sanitaire d'abord, l'acception sociale ensuite, la protection - psychologique, physique, économique et sociale -  enfin. Le président de la République devrait s'attacher à donner des perspectives, avec un calendrier clair et des mesures concrètes. Mais tout peut changer jusqu'à la dernière minute, le chef de l'Etat ayant l'habitude de trancher, seul, au tout dernier moment.  

Depuis plusieurs jours, médecins et responsables hospitaliers avertissent que, faute de mesures rapides, d'un risque de devoir "trier" les malades par manque de lits. Un scénario "impossible" pour le ministre de la Santé Olivier Véran, qui a réaffirmé mardi que le gouvernement ne laisserait pas "saturer les hôpitaux", et "les médecins devoir trier des malades". Une situation qui avec celle des écoles, risque de faire pencher la balance et d'influer sur les décisions qui seront annoncées mercredi soir.

Le calendrier électoral ne devrait pas être évoqué

Dès jeudi, un débat sera organisé au Parlement, à l'Assemblée nationale le matin et au Sénat l'après-midi, selon un parlementaire. Ce débat portera sur évolution de la situation sanitaire et mesures à prendre pour y faire face et il sera suivi d'un vote.

Emmanuel Macron ne devrait en revanche pas évoquer la question d'un éventuel report des élections régionales. Le gouvernement va en effet bientôt adresser son rapport et l’avis du conseil scientifique aux deux présidents d’Assemblées, aux présidents de groupes, aux chefs de partis politiques et aux présidents d’associations d’élus locaux en leur demandant leur avis pour le 6 avril. Sur la base de cette consultation, le gouvernement prendra sa décision. En cas de décision de report, un projet de loi sera avant la suspension des travaux parlementaires de fin avril."