Philippe Douste Blazy 2:20
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Séverine Mermilliod , modifié à
L'ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy était l'invité d'Europe 1 pour parler de la pétition qu'il a signé en faveur de l'utilisation de la chloroquine. Il est aussi revenu sur la nécessité de tester massivement les patients et s'est réjoui de la volonté du ministre de la Santé Olivier Véran de dépister plus largement.
INTERVIEW

​Alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a confirmé dans le weekend la volonté du gouvernement d'augmenter les capacités de dépistage du covid-19 en France de 30.000 à 50.000 tests PCR par jour, Philippe Douste-Blazy​, professeur de médecine, épidémiologiste, ancien ministre de la Santé (1993/1995 puis 2004/2005), a soutenu cette décision sur Europe 1, jugeant qu'il faut "tester, tester, tester".

"Je me réjouis de voir que le ministre actuel veut généraliser les tests, à la fois PCR pour savoir si oui ou non on a le virus, et ensuite, surtout, les tests sérologiques", a-t-il précisé. "Parce que le pays ne pourra repartir sur le plan économique qu’avec ceux qui sont immunisés et qui pourront se promener tranquillement dans notre pays."

"Tester, tester, tester"

Dès lors, il affirme que le mot de "déconfinement" est un mot qu'il ne "veut pas entendre. On voit que la courbe est en train de se casser au niveau de l’entrée en réanimation. Tout cela, c'est parce que nous sommes confinés depuis 17 jours. Donc il faut continuer à bien comprendre que le confinement est majeur", plaide l'ancien ministre.

Selon lui, qui cite les travaux d'Harvey Fineberg à la Harvard medical school, la seule manière de "casser l'épidémie en dix semaines" est de tester, en divisant "les gens en différentes catégories".

D'abord, ceux qui sont infectés, "donc il faut les tester, tester, tester, comme le dit l’OMS et son directeur général. Si vous êtes positif, on vous met en quarantaine. Si vous avez tous les signes du Covid, mais que votre test négatif, cela veut dire qu'il est faux négatif, on considère que vous l'avez aussi et on vous met en quarantaine". D'après Philippe Douste-Blazy, les hôtels vides peuvent être une bonne solution pour isoler ces patients.

Ensuite il y a ceux qui sont exposés, comme les caissiers de supermarché ou les soignants, qu'il faut selon lui "tester en premier". Et enfin, il y a ceux qui n'ont "pas été infectés et ceux qui sont guéris", ces derniers étant selon l'ex-ministre de la Santé les seuls à pouvoir sortir de confinement puisque immunisés.

Deux types de tests existent actuellement : PCR (prélèvement de nez et de gorge), dont un nouveau vient d'être validé lundi, et sérologiques (examen sanguin), ces derniers permettant de détecter les fameux cas asymptomatiques et immunisés, mais qui ne sont pas encore généralisés car autorisés par le ministère de la Santé depuis la fin de semaine dernière seulement.