Le gouvernement a fait face à une motion de rejet préalable portée par les députés de droite. 1:11
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avec AFP , modifié à
Le ministre de la Santé Olivier Véran a défendu samedi devant l'Assemblée nationale la prolongation jusqu'au 16 février de l'état d'urgence sanitaire face aux députés. La survivance de ce régime d'exception a donné lieu à des échanges animés.

Alors que 54 départements sont désormais soumis à un couvre-feu face au Covid-19, beaucoup se demandent si cette mesure est un préalable à de nouvelles restrictions. Samedi matin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, est venu demander à l'Assemblée nationale une prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er avril, pour faire face à un "période qui sera longue et difficile". Les débats avec les députés ont été particulièrement animés.

"Atteintes aux libertés"

"Je vous demande, au nom du gouvernement, de voter ce texte qui n’est pas un texte de conviction mais un texte de responsabilité pour nous permettre de protéger activement les Français", a déclaré Olivier Véran. Le texte doit permettre d'habiliter très largement le gouvernement à signer des ordonnances dans les domaines du droit du travail, du fonctionnement des administrations et encore des collectivités, comme au printemps dernier.

Le groupe LR a défendu une motion de rejet préalable, contre un "état d'exception, qui banalise les atteintes aux libertés". Le député LR Antoine Savignat a ainsi répondu au ministre de la Santé : "Aujourd’hui on replonge violemment dans la crise alors même que vous aviez mandat de faire tout ce qu’il fallait pour qu’on en sorte. Fort de cet échec de gestion de la crise vous venez aujourd’hui dans des conditions de paniques absolue nous demander à nouveau de vous faire confiance pour la gestion de cette crise".

Echaudé par les critiques

"Si vous avez des propositions à faire pour protéger la vie des Français, je suis à votre écoute et je le serai toujours", a rétorqué le ministre, un brin ironique mais visiblement échaudé par les critiques des députés de droite, soutenus dans leur motion par la gauche de la gauche. Surtout, il s'est indigné contre la teneur des discussions dans l'hémicycle : "C’est totalement critique, à 100%... On n’a rien fait de bien, on n’a pas protégé les Français, on n’a pas préparé les hôpitaux. Si j’étais soignant et que j’écoutais ces débats je me dirais qu’on est très très mal." 

Dès la fin de matinée, les députés, tous masqués, ont voté à main levée l'article 1er du projet de loi qui proroge jusqu'au 16 février l'application de l'urgence sanitaire. Elle pourra toutefois être levée par anticipation en cas d'amélioration de la situation. Le projet de loi sera au menu du Sénat dès mercredi et devrait être adopté définitivement début novembre.