Plusieurs villes ont pris des arrêtés pour rendre le port du masque obligatoire. 1:58
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Romane Hocquet, édité par Antoine Terrel
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé jeudi aux préfets de "retirer les arrêtés" pris par des maires pour rendre le port de masque dans la rue obligatoire. "Cela laisse penser qu'on peut sortir si on a un masque, en s'affranchissant des règles du confinement", estime-t-il notamment. 

Certains élus se voient rappelés à l'ordre sur la question des masques. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé jeudi aux préfets de "retirer les arrêtés" pris par des maires pour rendre obligatoire le port de masque dans la rue contre le coronavirus. "J'ai demandé aux préfets de prendre langue avec ces maires pour qu'ils retirent leurs arrêtés pendant toute la période du confinement", a déclaré jeudi le ministre devant la mission d'information parlementaire sur l'épidémie de Covid-19 qui l'auditionnait. 

Pour le gouvernement, ces arrêtés posent des principes contestables. Devant les députés, le ministre de l'Intérieur a ainsi expliqué qu'ils risquaient d'envoyer un message trompeur à la population. "Ce n'est pas cohérent par rapport à l'exigence qu'implique le confinement, car cela laisse penser qu'on peut sortir si on a un masque, en s'affranchissant des règles du confinement", estime-t-il. Par ailleurs, a-t-il jugé, "c'est un sujet d'égalité territoriale. Certaines communes peuvent avoir les moyens d'équiper l'ensemble de leur population en masques, quand d'autres ne l'auraient pas". Enfin, Christophe Castaner avance que l'efficacité sanitaire du port du masque imposé à toute une population n'est pas médicalement démontré. 

Trois communes avaient pris un tel arrêté 

Jusqu'à présent, trois communes ont pris un arrêté de ce type, soutenues par l'Association des maires de France : Val-d'Isère, Royan, où le maire s'est rétracté, et Sceaux, où le test a été suspendu jeudi, après une plainte de la Ligue des droits de l'Homme. Au micro d'Europe 1, le maire de Sceaux, Philippe Laurent, dénonce une situation "inacceptable". "J'ai la réponse d'un ministre qui est incapable de faire respecter le confinement et qui nous donne des leçons. Les maires savent mieux que le ministre de l'Intérieur ce qui est important pour les habitants de leur commune." 

Quant à savoir si les communes auront un jour le droit de rendre obligatoire le port du masque, Christophe Castaner renvoie la question à après le confinement. Des villes comme Cannes, Paris ou Nice disent déjà y réfléchir.