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Séverine Mermilliod , modifié à
Le délégué général de la République en Marche, Stanislas Guerini, considère que la prise en compte du temps de parole des éditorialistes est une "question qui mérite d'être posée" mais ne s'y dit "pas favorable" car ce serait "trop compliqué et trop glissant". 
INTERVIEW

Faut-il comptabiliser le temps de parole des éditorialistes les plus engagés politiquement, en vue de la campagne présidentielle pour 2022 ? C'est l'étonnante proposition formulée début juin par le président du groupe des députés macronistes au Parlement européen, Stéphane Séjourné, qui vise notamment le polémiste Eric Zemmour. Invité d'Europe 1 vendredi, le député de Paris et délégué général de la République en Marche, Stanislas Guerini, a affirmé qu'il n'y était "pas favorable", même s'il reconnaît que "la question mérite d'être posée".

Pas la bonne réponse à une "question qui mérite d'être posée"

"Je pense que la question mérite d'être posée", a réagi Stanislas Guerini, car le sujet "dans le débat démocratique doit nous questionner", pointant du doigt "l'éditorialisation d'un certain nombre de médias" et l'"effet, d'une certaine façon, du tout info en continu".

Mais, a poursuivi le délégué général de LREM, "les réponses à apporter sont loin d'être simples. Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on cherche à faire rentrer le temps de parole de tel ou tel éditorialiste dans le temps de parole politique. Je pense que ce serait trop compliqué, trop glissant". Il considère quand même que son collègue Stéphane Séjourné a "eu raison de mettre sur la table" le sujet.

Le CSA va s'en tenir à la loi

Ce dernier, dans une interview accordée au journal L'Opinion mercredi, suggérait de modifier les règles du temps de parole accordé aux responsables politiques à la télévision en y intégrant celui des éditorialistes les plus engagés. Il citait notamment Eric Zemmour, proche de l'extrême droite et intervenant quotidiennement sur Cnews, jugeant qu'il "évolue dans une zone grise".

Roch-Olivier Maistre, le président du CSA, qui est chargé de veiller au respect du temps de parole des candidats à la présidentielle dans les médias, a rappelé jeudi dans Culture Médias, sur Europe 1 que "rien dans la loi ne nous amène aujourd'hui et ne nous amènera à comptabiliser le temps de parole des éditorialistes, qui, pour beaucoup d'entre eux, sont des journalistes."