
Faut-il faire évoluer les règles dans les médias ? Dans le journal L'Opinion, le député européen LREM Stéphane Séjourné suggère de "compter dans le temps de parole des politiques les éditorialistes les plus engagés" à la télévision, et vise notamment le polémiste Eric Zemmour, proche de l'extrême droite et à qui plusieurs médias prêtent d'éventuelles ambitions présidentielles. "Il évolue dans une zone grise", a déploré l'élu sur France Inter. Mais le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) serait-il prêt à une telle réforme ? Non, répond clairement sur Europe 1 son président Roch-Olivier Maistre, invité jeudi de Culture Médias, sur Europe 1.
"Notre feuille de route est simple, c'est la loi", assure-t-il. Or, "la loi de 1986, que nous mettons en oeuvre, est très claire. Les éditeurs sont tenus de respecter le pluralisme des courants de pensée et d'opinion et c'est à ce titre que depuis le début, ils nous communiquent les temps de parole des personnalités politiques qui concourent à notre vie démocratique".
"Très complexe à mettre en oeuvre"
"Le CSA veille à ces équilibres politiques, singulièrement en période électorale", rappelle Roch-Olivier Maistre, mais actuellement, "rien dans la loi ne nous amène aujourd'hui et ne nous amènera à comptabiliser le temps de parole des éditorialistes, qui, pour beaucoup d'entre eux, sont des journalistes".
Au vu de cette dernière réalité, "techniquement, c'est très complexe à mettre en oeuvre au regard de la liberté d'expression et de la liberté éditoriale des chaînes", conclut le patron du CSA.