Roch-Olivier Maistre est le patron du CSA. 1:11
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Antoine Terrel
Sur Europe 1, le patron du CSA Roch-Olivier Maistre a répondu à la proposition du LREM Stéphane Séjourné de décompter le temps de parole de certains éditorialistes engagés lorsqu'ils s'expriment sur les chaines d'info en continu. "Rien dans la loi ne nous y amène", a-t-il assuré.
INTERVIEW

Faut-il faire évoluer les règles dans les médias ? Dans le journal L'Opinion, le député européen LREM Stéphane Séjourné suggère de "compter dans le temps de parole des politiques les éditorialistes les plus engagés" à la télévision, et vise notamment le polémiste Eric Zemmour, proche de l'extrême droite et à qui plusieurs médias prêtent d'éventuelles ambitions présidentielles. "Il évolue dans une zone grise", a déploré l'élu sur France Inter. Mais le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) serait-il prêt à une telle réforme ? Non, répond clairement sur Europe 1 son président Roch-Olivier Maistre, invité jeudi de Culture Médias, sur Europe 1. 

"Notre feuille de route est simple, c'est la loi", assure-t-il. Or, "la loi de 1986, que nous mettons en oeuvre, est très claire. Les éditeurs sont tenus de respecter le pluralisme des courants de pensée et d'opinion et c'est à ce titre que depuis le début, ils nous communiquent les temps de parole des personnalités politiques qui concourent à notre vie démocratique".

"Très complexe à mettre en oeuvre"

"Le CSA veille à ces équilibres politiques, singulièrement en période électorale", rappelle Roch-Olivier Maistre, mais actuellement, "rien dans la loi ne nous amène aujourd'hui et ne nous amènera à comptabiliser le temps de parole des éditorialistes, qui, pour beaucoup d'entre eux, sont des journalistes". 

Au vu de cette dernière réalité, "techniquement, c'est très complexe à mettre en oeuvre au regard de la liberté d'expression et de la liberté éditoriale des chaînes", conclut le patron du CSA.