Cinq ans du confinement : Olivier Véran, Agnès Buzyn, Jérôme Salomon... Que deviennent ces figures de la crise sanitaire ?

Il y a cinq ans, les Français prêtaient toute leur attention aux déclarations d'Olivier Véran, ministre de la Santé, ou de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, en pleine explosion de la pandémie de Covid-19. Cinq ans après l'entrée en vigueur du premier confinement, que sont devenues ces figures de la crise sanitaire en France ?
Olivier Véran, Jérôme Salomon, Didier Raoult... Ces personnalités sont à jamais associées à la crise du Covid-19 dans l'esprit des Français. Alors qu'il y a tout juste cinq ans, le 17 mars 2020, le premier confinement entrait en vigueur dans l'Hexagone, Europe 1 donne des nouvelles de ces figures omniprésentes dans les médias à cette époque.
Olivier Véran, "loin d'avoir quitté la politique", vers la médecine esthétique
Député de l'Isère, et médecin urologue, Olivier Véran est nommé ministre de la Santé en février 2020 en remplacement d'Agnès Buzyn, candidate à la mairie de Paris. L'élu qui porte les couleurs du parti présidentiel LREM hérite du dossier du Covid-19, et intervient régulièrement pour évoquer l'évolution de la situation. Il fait l'objet, avec Édouard Philippe et Agnès Buzyn, d'une information judiciaire ouverte en juillet 2020 pour la gestion de la crise, qui n'aboutit finalement à aucune mise en examen.
Après son passage au ministère chargé des relations avec le Parlement en 2022, Olivier Véran devient porte-parole du gouvernement jusqu'en janvier 2024. L'ancien ministre de la Santé explique alors à l'AFP qu'il se tourne vers la médecine esthétique, tout en assurant être "loin d'avoir quitté la politique". Il est toutefois défait aux élections législatives anticipées de la première circonscription de l'Isère, en 2024.

Agnès Buzyn, du ministère de la Santé à la Cour des comptes
Ministre de la Santé d'Emmanuel Macron, Agnès Buzyn est chargée de prendre part à la campagne des municipales 2020 à Paris pour le parti présidentiel, en lieu et place de Benjamin Griveaux, et de laisser son poste à Olivier Véran. Celle qui est spécialiste en hématologie pointe alors du doigt la gestion de la crise par l'exécutif, dont la décision de maintenir le premier tour des élections municipales, dans une interview accordée au Monde et publiée le jour du confinement.
Arrivée en troisième position à Paris, Agnès Buzyn est élue dans l'opposition au conseil du 17e arrondissement de la capitale, avant de démissionner début janvier 2021 après sa nomination comme envoyée du directeur général pour les affaires multilatérales à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 16 août de la même année, l'ancienne ministre devient directrice exécutive de l'Académie de l'OMS. Et depuis le 1er septembre 2022, Agnès Buzyn est conseillère maître à la Cour des comptes.

Jérôme Salomon à la direction de l'OMS
Directeur général de la Santé au moment du Covid-19, Jérôme Salomon tenait chaque soir une conférence de presse dans laquelle il listait le nombre de morts, d'hospitalisations et de patients en réanimation. Alors qu'il avait recommandé au public de ne pas porter de masque, il fait l'objet d'une perquisition judiciaire dans le cadre d'une enquête sur la gestion de crise, pour laquelle il n'est pas mis en examen.
Celui qui est également professeur de médecine quitte la Direction générale de la Santé en 2023, pour intégrer l'Organisation mondiale de la Santé en tant que sous-directeur général pour la Couverture sanitaire universelle et les Maladies transmissibles et non transmissibles.

Didier Raoult interdit d'exercer la médecine pendant deux ans
Quelques jours avant le confinement, Didier Raoult intègre le Conseil scientifique nouvellement créé, chargé de conseiller le gouvernement sur les mesures à adopter face au Covid-19. Le microbiologiste quitte finalement ce Conseil le 24 mars, avant de se faire connaître du grand public pour son traitement à base d'hydroxychloroquine, dont l'efficacité est questionnée. En décembre dernier, la revue scientifique International journal of antimicrobial agents l'a d'ailleurs invalidé après l'avoir publié en mars 2020.
En décembre 2021, la promotion de ce traitement lui vaut un blâme de la chambre disciplinaire nationale. Le 3 octobre dernier, l'Ordre des médecins alourdit finalement sa sanction contre le professeur, en l'interdisant d'exercer la médecine pendant deux ans à compter du 1er février 2025.

Karine Lacombe, infectiologue à l'origine d'un mouvement #Metoo dans le milieu de la Santé
Cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, Karine Lacombe est en première ligne face à l'épidémie. En avril, l'infectiologue est à la manœuvre de l'essai randomisé contrôlé Coviplasm, qui consiste à lutter contre le Covid-19 par transfusion de plasma sanguin des malades guéris.
Invitée régulièrement dans les médias, Karine Lacombe critique vivement les travaux de Didier Raoult. Sur Europe 1 le 28 juin 2020, elle accuse le professeur marseillais d'asséner "des vérités sans preuves". Poursuivie en diffamation par ce dernier, l'infectiologue gagne finalement son procès en novembre 2022.
Toujours cheffe de service à l'hôpital Saint-Antoine, Karine Lacombe accuse l'urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement sexuel et sexiste. Cette révélation suscite de nombreux témoignages sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu de la Santé, ce qui a poussé l'Ordre des médecins à lance une enquête d'envergure.
