«Cette soumission doit cesser» : l'appel de Sarah Knafo en faveur d'une Nouvelle-Calédonie française

Dans une tribune, publiée dans le journal calédonien "La Voix du caillou", l'eurodéputée Reconquête! Sarah Knafo plaide en faveur d'un maintien de la Nouvelle-Calédonie dans le giron français. Pour l'élue, il en va de la sécurité sur l'archipel, mais aussi de l'influence de l'Hexagone dans une zone hautement stratégique.
Pour Sarah Knafo, la question est tranchée. La France ne doit sous aucun prétexte se débarrasser de la Nouvelle-Calédonie, archipel tricolore, situé dans l'océan Pacifique et toujours fracturée entre loyalistes et indépendantistes. Un territoire qu'une simple étincelle peut suffire à embraser, comme l'ont rappelé les émeutes de l'année dernière déclenchée par un projet visant à dégeler le corps électoral sur l'archipel. Une mesure qui aurait permis aux natifs ou résidents de l'archipel depuis 10 ans de voter aux élections provinciales au risque, craignent les indépendantistes, de marginaliser les voix du peuple autochtone kanak.
Cet élargissement du corps électoral, abandonné par l'exécutif en octobre dernier, était en revanche souhaitée par le camp loyaliste, mais aussi par Sarah Knafo qui, via une tribune publiée dans le journal calédonien La Voix du caillou, martèle sa volonté de conserver la Nouvelle-Calédonie sous bannière française. L'eurodéputée Reconquête! estime que la population calédonienne s'est déjà exprimée plusieurs fois sur la question puisque le "non" à l'indépendance l'a emporté lors des trois référendums organisés sur l'archipel.
Le projet "de quasi-indépendance" de Manuel Valls
"Au lieu de s'appuyer sur la légitimité de ces trois référendums pour clore ce chapitre et réaffirmer définitivement la souveraineté française, le ministre Manuel Valls (en charge des Outre-mer NDLR) présente un projet de quasi-indépendance, comme si les indépendantistes avaient gagné, alors qu'ils ont perdu trois fois", s'insurge Sarah Knafo. Manuel Valls a en effet annoncé sa volonté de réunir à nouveau indépendantistes et loyalistes, après l'échec des dernières négociations où le ministre avait proposé, entre autres, un transfert des compétences régaliennes vers la Nouvelle-Calédonie ainsi qu'une double nationalité française et calédonienne. La question a de nouveau été débattue ce mardi après-midi à l’Assemblée et l'ancien Premier ministre a défendu sa position. "La République ne peut ignorer ni les blessures profondes, ni les fractures blessées, ni l'Histoire et sa complexité (...) notre devoir est de préserver l'unité", a-t-il déclaré.
Sarah Knafo, en revanche, assure que "cette soumission doit cesser" et que la Nouvelle-Calédonie "doit rester française". Et l'élue d'égratigner, au passage, le RN et Marine Le Pen, récemment en déplacement sur l'archipel, qu'elle accuse de "renvoyer dos à dos indépendantistes et loyalistes".
Selon elle, il en va tout d'abord de la sécurité sur l'archipel. "Céder un seul pouce de terrain aux violents est la plus sûre manière d'exciter de nouvelles violences". Pour Sarah Knafo, trancher une bonne fois pour toutes cette question est primordial pour assurer à la Nouvelle-Calédonie une stabilité. "Les référendums ont forcé chacun à choisir son camp. Leur étalement sur quatre décennies a durablement structuré la société autour de ce clivage", insiste-t-elle avant de réaffirmer son souhait d'élargir le corps électoral. "Où est la gauche qui exige partout le droit de vote des étrangers sous prétexte qu''ils ont le droit de se prononcer puisqu'ils vivent ici' mais refuse ce droit à des habitants de Nouvelle-Calédonie qui font vivre et prospérer leur terre ?", interroge-t-elle.
"La Nouvelle-Calédonie devrait faire l'objet d'un consensus national"
Sarah Knafo met ensuite l'accent sur l'aspect stratégique de la Nouvelle-Calédonie, "territoire vaste et riche", aux possibilités de développement industriel et commercial "colossales", notamment grâce au nickel. Enfin, l'élue assure qu'un maintien de cet archipel, "cible de puissances étrangères" au sein de la France, est crucial pour éviter à l'Hexagone d'être évincé de cet espace géopolitique. "La Nouvelle-Calédonie devrait faire l'objet d'un consensus national. De Nouméa à Paris, nous retrouverons bientôt le chemin de l'ordre et de la prospérité", conclut-elle.