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Ophélie Artaud / Crédit photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP , modifié à
La situation reste extrêmement tendue en Nouvelle-Calédonie, où six personnes sont mortes depuis le début des émeutes. La volonté du gouvernement de dégeler le corps électoral est à l'origine de cette colère, et de nombreuses voix s'élèvent pour suspendre ce projet de loi constitutionnelle. C'est notamment le cas de Marine Tondelier, qui considère au micro d'Europe 1 que "le gouvernement a mis le feu sur l'île".

Six morts en six jours d'émeutes. En Nouvelle-Calédonie, la situation reste extrêmement tendue depuis le début des violences, lundi dernier. Une colère provoquée par la volonté du gouvernement de dégeler le corps électoral, via une réforme constitutionnelle. Dans l'opposition, de nombreuses voix s'élèvent pour suspendre ce projet de loi constitutionnelle. C'est notamment le cas de Marine Tondelier, qui juge cela "évident". Invitée d'Europe 1 matin week-end, la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) considère qu'"on a un gouvernement qui a mis le feu à l'île, en faisant l'inverse de ce qu'il fallait".

Concrètement, via cette réforme constitutionnelle, le gouvernement souhaite revenir sur les accords de Nouméa de 1998, et notamment la règle limitant le droit de vote aux personnes vivant dans l'archipel avant cette date. L'exécutif envisage ainsi de réintégrer au corps électoral calédonien les citoyens nés sur l'archipel ou y résidant depuis au moins dix ans. Cela aboutirait à l'intégration de 25.000 personnes sur les listes électorales. Pour Marine Tondelier, "tant qu'on ne suspend pas l'examen de ce projet de loi constitutionnelle, tant qu'on ne met pas en pause cette histoire de dégel du corps électoral, alors le calme ne risque pas de revenir".

"L'État français a une dette envers la Nouvelle-Calédonie"

D'autant que, selon la secrétaire nationale d'EELV, "l'État français a une dette envers la Nouvelle-Calédonie : les Kanaks étaient là, leur île a été transformée en colonie de peuplement. La France doit commencer par s'excuser", affirme-t-elle au micro d'Europe 1. "Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a que les Kanaks qui ont le droit de vivre en Nouvelle-Calédonie, mais ils doivent être respectés." Pour Marine Tondelier, un retour à la normale ne pourrait passer que par le "respect, l'apaisement, l'humilité" : mettant en avant les "violences économiques et écologiques" qui existent en Nouvelle-Calédonie, la cheffe de file d'EELV considère qu'"il y a beaucoup de sujets à traiter sur cette île, et pour les traiter sérieusement, on doit revenir au calme et donc suspendre l'examen de ce projet de loi".

De son côté, Emmanuel Macron a appelé les représentants calédoniens à "trouver un accord". Si celui-ci n'est pas trouvé, le Congrès sera convoqué "avant fin juin" pour adopter définitivement la révision constitutionnelle.