Jean Castex et Emmanuel Macron 1:48
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Louis de Raguenel
Emmanuel Macron a salué mercredi le travail de Jean Castex, qu'il a nommé grand-croix de l’Ordre national du Mérite à l'occasion d'une cérémonie discrète. Dans son discours, le chef de l'Etat a implicitement remercié son Premier Ministre de servir de paratonnerre aux critiques contre l'exécutif.

Une cérémonie un peu particulière s'est tenue mercredi à l’Elysée, et sur laquelle très peu d’informations ont filtré. Comme tous les Premiers ministres de la Cinquième République étant restés à Matignon plus de six mois, Jean Castex a été fait grand-croix de l’Ordre national du Mérite par Emmanuel Macron. Et le président de la République a profité de l'occasion pour prononcer une allocution truffée de messages subliminaux. Alors que certains observateurs disent Jean Castex affaibli par la succession des crises traversées à Matignon, en trente minutes, Emmanuel Macron a tordu le cou à toutes ces rumeurs.

Dans un discours chaleureux, le chef de l’Etat a ainsi couvert d’éloges son chef de gouvernement, lui rendant hommage, à tout bout de phrases, et le remerciant entre les lignes de prendre la foudre à sa place. Après avoir expliqué qu’en apparence tout l’opposait à Jean Castex, qui avait servi Nicolas Sarkozy alors que lui avait travaillé pour François Hollande, qui avait été élu local là où lui n’avait jamais été élu, Emmanuel Macron a salué la solidité du chef de gouvernement, soulignant la qualité de son déconfinement.

"Ne prêtez pas attention aux rumeurs et aux sondages !"

Le chef de l’Etat n’a pas manqué de citer Winston Churchill, l’un des modèles de Jean Castex : "L’un des problèmes de notre société, c’est que les gens ne veulent pas être utiles, mais importants." Et Emmanuel Macron de personnaliser : "Il y a une certitude, vous êtes de ceux qui veulent être utiles. Ne vous souciez pas de ceux qui veulent être importants."

Le président a conclu en rappelant la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre : "Je vous ai fait une proposition folle et vous avez eu la folie de l’accepter". Juste avant de lui donner un dernier conseil : "restez ce que vous êtes, ne prêtez pas attention aux rumeurs et aux sondages !". Ce que l'on pourrait aisément décoder, dans le langage présidentiel, par : merci de continuer de prendre les coups pour moi !