Budget : dans une lettre dès avril 2024, Bruno Le Maire a alerté Emmanuel Macron sur la dérive des comptes publics
Une lettre confidentielle révélée montre que Bruno Le Maire avait averti Emmanuel Macron de l’insincérité du budget 2024, avec 40 milliards d’euros de déficit supplémentaire. Pour l’opposition, cette preuve écrite constitue un scandale d’État et remet en cause la sincérité des élections européennes et législatives.
C'est un secret politique dévoilé au grand jour. France Télévisions dévoile une lettre confidentielle envoyée en avril 2024 par l'ex-ministre de l'Economie au président de la République. Lettre dans laquelle Bruno Le Maire alerte sur l'insincérité du budget présenté au Parlement avec en réalité 40 milliards d'euros de déficit supplémentaire.
Une lettre qui semble vouloir à demi-pardonner Bruno Le Maire, mais qui va certainement faire bondir les oppositions. Mensonge, scandale d'État, trahison, les accusations pleuvent contre Emmanuel Macron et Bruno Le Maire.
Emmanuel Macron, accusé d'avoir sciemment menti en vue des élections européennes
Selon les oppositions, cette lettre prouve que le budget 2024 était insincère, faussant ainsi les élections européennes et législatives qui ont suivi. C'est en tout cas ce qu'affirme le député du Rassemblement National, Guillaume Bigot : "C'est d'une gravité exceptionnelle parce que le lien de confiance entre des électeurs et un gouvernement démocratique, un exécutif démocratique. Il est évidemment brisé. Et il est brisé là où il y en a une preuve, si vous voulez, écrite. Voilà, c'est signé, c'est daté".
Pour le Rassemblement National, cette lettre constitue avant tout une preuve de la responsabilité d'Emmanuel Macron dans le fiasco budgétaire de 2024. On y lit noir sur blanc que "le déficit atteindra finalement 5,5% du PIB" et non 4,9% comme annoncé officiellement.
Bruno Le Maire appelle dans cette lettre le chef de l'État à prendre "des mesures d'urgence" avertissant que toute stratégie d'évitement est "vouée à l'échec". Mais Emmanuel Macron choisira d'ignorer ces alertes seulement quelques semaines avant les élections européennes.