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Budget 2026 : les députés ne siégeront pas ce week-end, selon une décision du gouvernement

Arthur de Laborde , Gauthier Delomez - Mis à jour le . 2 min
Assemblée nationale (Illustration)
Assemblée nationale (Illustration) © Telmo Pinto / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Malgré les délais serrés du vote du budget 2026, le gouvernement a décidé que les députés ne siégeront pas ce week-end pour débattre de la partie recettes, alors qu'un vote était prévu lundi. Le ministre des Relations avec le Parlement explique qu'il faut tenir compte de "la fatigue" des élus après plusieurs semaines de discussions.

Une pause dans le débat sur le budget 2026. L'Assemblée nationale ne siégera pas ce week-end comme prévu, a indiqué le gouvernement jeudi soir, alors que les députés viennent tout juste de reprendre l'examen du projet de loi de finances. Un vote devait initialement avoir lieu lundi sur la partie du budget consacrée aux recettes, et le timing s'annonce davantage serré : l'ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.

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"Nous devons également tenir compte de la fatigue"

"Au rythme auquel nous avançons, il est évident que lundi, nous ne terminerons pas les 1.900 amendements", restants sur ce premier volet, a prévenu Laurent Panifous, le ministre des Relations avec le Parlement.

"Nous devons également tenir compte de la fatigue qui existe chez les députés, chez les collaborateurs, chez les administrateurs" de l'Assemblée, a-t-il ajouté dans l'hémicycle, alors que les discussions budgétaires sont menées depuis plusieurs semaines. Il n'y aura donc pas de débats samedi et dimanche, a-t-il précisé. Néanmoins, ils reprendront lundi dès 9 heures, au lieu du milieu de journée.

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Levée de boucliers à gauche

Le ministre des Relations avec le Parlement a dit avoir été "saisi" par plusieurs groupes sur cette question de la fatigue. Mais cette décision a offusqué d'autres groupes parlementaires, notamment à gauche, qui soupçonnent l'exécutif de vouloir empêcher la tenue d'un vote. Cyrielle Chatelain, la cheffe des députés écologistes, l'a qualifiée d'"inacceptable". Elle a accusé l'exécutif "d'organiser (...) le fait que cette assemblée ne puisse pas se prononcer sur le budget".

Même son de cloche du côté de La France insoumise. "Ne prenez pas prétexte sur la fatigue des uns et des autres" pour "nous empêcher de pouvoir voter sur le budget de l'État", a abondé Manuel Bompard, le coordinateur de LFI.

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Si les députés ne devraient pas avoir le temps d'aller au bout, un vote sur la seule partie recettes n'est pas non plus assuré. En ce sens, le député PS Philippe Brun, regrettant la décision du gouvernement, a déclaré que les socialistes procéderont "à des retraits massifs d'amendements" afin que l'Assemblée puisse "voter". De son côté, LFI a dit avoir déjà renoncé à 15% de ses amendements et être prête à en retirer davantage.

"On commence à mon avis à travailler dans de mauvaises conditions"

À l'inverse, des élus du Rassemblement national, des Républicains, de Renaissance et du groupe indépendant Liot avaient souhaité une pause ce week-end. "On commence à mon avis à travailler dans de mauvaises conditions", a jugé le député RN Jean-Philippe Tanguy.

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L'examen du budget de l'État en 2026 s'était interrompu durant neuf jours consacrés au budget de la Sécurité sociale, marqués par l'adoption de la suspension de la réforme des retraites de 2023. L'examen du texte n'a cependant pas pu aller à son terme.

Certains groupes parlementaires et le gouvernement sont accusés de s'arranger de la situation, bien que certains amendements adoptés ont été transmis au Sénat. "Face aux horreurs votées, on n'a pas intérêt à aller au vote", a reconnu un cadre Renaissance à propos du budget de l'Etat.