Gabriel Attal estime qu'il faut "changer la loi". 1:44
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Antoine Terrel , modifié à
Gabriel Attal est revenu lundi sur Europe 1 sur la décision de la Cour de cassation de confirmer l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, pris d'une bouffée délirante après la consommation de cannabis. Rappelant la volonté d'Emmanuel Macron d'un changement de la loi, le porte-parole du gouvernement estime que "la loi doit effectivement changer".
INTERVIEW

La décision fait polémique et agite le débat public depuis plusieurs jours. Mercredi, la Cour de cassation a confirmé l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, une sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, tout en entérinant le caractère antisémite du crime. Dans les colonnes du Figaro, lundi, Emmanuel Macron ne commente pas la décision de justice, mais dit souhaiter un changement de la loi pour que l'abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n'exonère pas de sa responsabilité pénale. Invité lundi de la matinale d'Europe 1, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, insiste : "La drogue ne peut pas être un permis de tuer". 

"Totalement inacceptable pour les Français"

"La décision rendue par la cour dit le droit", rappelle Gabriel Attal. "Mais le sens de cette décision dit que le droit permet qu'une bouffée délirante liée à la consommation de stupéfiants entraîne une irresponsabilité pénale", ajoute-t-il. Or, estime le porte-parole du gouvernement : "Ce n'est pas possible. La drogue ne peut pas être un permis de tuer". 

"Si vous commettez un crime odieux après avoir pris des stupéfiants, et qu'après on vous dit que parce que vous avez pris des stupéfiants, vous ne serez pas jugé, c'est totalement inacceptable pour les Français", martèle l'invité d'Europe 1, pour qui "cette affaire provoque légitimement une émotion extrêmement forte chez tous les Français". 

"Il faut changer la loi puisqu'elle ne convient pas"

Aussi, insiste Gabriel Attal, "il faut changer la loi puisque la loi ne convient pas". Et de rappeler qu'Emmanuel Macron "a demandé au garde des Sceaux de faire des propositions en ce sens". "Cela sera fait dans les prochains jours", assure-t-il. 

Interrogée sur le besoin d'un procès dans cette affaire, Gabriel Attal fait remarquer qu'il y a "un principe de non-rétroactivité qui s'applique". Mais, ajoute-t-il, "si, au moins, cette affaire peut nous permettre de faire évoluer notre droit pour qu'une telle situation ne puisse plus se reproduire, ce sera un progrès".