Emmanuel Macron téléphone 1:38
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Louis de Raguenel , modifié à
Mardi soir, le journal "Le Monde" publiait des révélations inquiétantes : les téléphones de hauts responsables politiques, dont celui d'Emmanuel Macron, figurent sur la liste des numéros potentiellement surveillés par le logiciel Pegasus. Pourtant, à l’Elysée, personne ne souhaite commenter cette affaire. Europe 1 décrypte ce silence.  
DÉCRYPTAGE

Dans le journal de TF1 mercredi, Jean Castex a été interrogé sur l’Affaire Pegasus mais il a éludé le dossier. Le Premier ministre a jugé "irresponsable" de commenter les révélations du Mondeconcernant la surveillance supposée par le Maroc d’un des téléphones d’Emmanuel Macron et de ceux de quinze ministres en 2019 via le logiciel espion israélien. Mais alors pourquoi ce silence ? Europe 1 vous répond. 

Plusieurs enquêtes internes par les renseignements

Les révélations tombent et le gouvernement ne réagit pas. Du moins, publiquement. En interne, plusieurs enquêtes sont menées, en ce moment-même, par les services de l’Etat. Plus précisément par les experts informatiques de l’Elysée évidemment. Mais aussi par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale sans oublier la DGSI, la direction générale de la sécurité intérieure.

Impossible pour les responsables politiques donc d’évoquer ce travail ultrasensible relevant de la sûreté de l’Etat. Et les enquêtes prennent beaucoup de temps : les limiers des services français veulent absolument tout savoir et tout comprendre. Ils veulent avant tout s’assurer qu’il n’y a pas de nouvelles infections invisibles à premier abord, sur les téléphones des plus hautes personnalités de l’Etat.

Un enjeu diplomatique majeur

Autre enjeu : identifier si des secrets d’Etat, n’ont pas été violés. Encore une fois, impossible pour le gouvernement de s’exprimer à ce stade, tant que les investigations ne sont pas terminées.

Enfin, si l’exécutif est aussi silencieux, c’est également pour des raisons diplomatiques. S’il est avéré que le Maroc a joué un rôle dans cette opération d’espionnage, la France doit savoir si d’autres pays ont pu bénéficier de cette tentative d’infiltration. Pour l’heure, mieux vaut ne froisser personne inutilement.