Activité partielle de longue durée : les explications de Muriel Pénicaud
Alors que les détails du nouveau dispositif d'activité partielle de longue durée ont été dévoilés mercredi, certains syndicats dénoncent un accord peu protecteur pour les salariés. Le manque de conditionnalité des aides inquiète : quid du maintien de l'emploi ? Muriel Pénicaud, ministre du Travail, répond jeudi sur Europe 1.
Emmanuel Macron a dévoilé mercredi le nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée , qui entrera en vigueur à partir du 1er juillet. Conditionné à un accord collectif au sein de l'entreprise ou de la branche professionnelle, il permettra l'indemnisation des salariés à hauteur de 84% du salaire net, avec un reste à charge pour les entreprises de 15%. Il sera autorisé pour une durée de deux ans maximum. Muriel Pénicaud, ministre du Travail, décrypte le dispositif sur Europe 1, jeudi matin.
Un "filet de sécurité" longue durée
"On a beaucoup discuté avec les partenaires sociaux dans le cadre des concertations sur l'emploi que je mène depuis trois semaines à la demande du Président", explique la ministre. "Et on a déjà décidé une chose très importante : on crée un nouveau système qui permettra une alternative à beaucoup de plans sociaux." Près de 12 millions de Français ont bénéficié de ce "filet de sécurité" durant la crise, précise Muriel Pénicaud.
Avec le reprise progressif de l'activité, la ministre du Travail estime que la France est passée dans une autre phase. "Il va falloir protéger salariés dans des secteurs qui ont des perspectives mais pour lesquels cela ne va pas aller tout de suite", souligne-t-elle. Le dispositif d'activité partielle de longue durée peut durer jusqu'à deux ans, "pour permettre à des secteurs d'avoir le temps de repartir".
Pas de conditionnalité sur l'emploi
Si certains partenaires sociaux saluent ce nouvel accord, d'autres, comme le syndicat Force Ouvrière , dénoncent le manque de conditionnalité de ces aides. En effet, c'est au sein de l'entreprise que se négocieront les engagements pour l'emploi. L'Etat n'imposera rien, en échange de la prise en charge d'une partie des salaires des travailleurs en activité partielle longue durée. "Je fais confiance profondément au terrain et à la négociation", assure Muriel Pénicaud. "Imaginez une très grande entreprise qui a plusieurs branches : il y en a peut-être une qui ne pourra pas repartir, alors pourquoi empêcher les autres salariés d'une autre branche d'avoir une capacité à négocier, pour pouvoir sauver leur emploi ?"
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Pour la ministre du Travail, c'est par le dialogue social au sein des entreprises et des branches professionnelles que viendront les contraintes et les engagements sur le maintien de l'emploi. "Notre but c'est donner au maximum aux acteurs sociaux et économiques la capacité de faire autre chose que du plan social", explique-t-elle. "Je fais confiance au fait que c'est sur le terrain qu'on sait le mieux comment articuler l'économique et le social. Et l'Etat vient en appui que ce soit gagnant-gagnant"