Accords avec l'Algérie : Retailleau «a déjà cédé» selon le RN, sa démission serait «une bonne nouvelle» pour LFI

Alors que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a déclaré être prêt à démissionner si on lui demandait de "céder" sur le dossier algérien, les partis d'opposition du RN et de LFI ont tous deux souhaité qu'il aille au bout de cette idée.
Les oppositions ont dit souhaiter le départ de Bruno Retailleau du gouvernement : le ministre de l'Intérieur n'a "rien à (y) faire" car il "a déjà cédé" sur le dossier algérien selon le RN, LFI considérant ce dimanche qu'une démission serait "une bonne nouvelle pour la France".
Pour des raisons différentes, le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux appelé Bruno Retailleau à mettre en œuvre sa menace de démission, émise dans une interview au Parisien.
"Il s'est déjà soumis"
"Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais", avait expliqué le ministre de l'Intérieur au sujet de "la riposte graduée" qu'il appelle de ses vœux si Alger n'accepte pas de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France. Riposte qui inclurait, "au bout", une "remise en cause des accords de 1968", qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d'emploi.
"Il a déjà cédé, il s'est déjà soumis, il a déjà reculé et aujourd'hui il nous dit que parce que ça devient énorme, il va peut être partir", a raillé sur BFMTV le vice-président du RN Sébastien Chenu. "Il n'a rien à faire dans un gouvernement dans lequel il est sous la tutelle (du) bloc central", a-t-il ajouté, exhortant le locataire de Beauvau "d'arrêter de faire croire aux Français qu'il aura des résultats".
Interrogé un peu plus tôt sur CNews et Europe 1, le coordinateur des Insoumis Manuel Bompard a lui assuré qu'une démission de Bruno Retailleau "serait une bonne nouvelle pour la France". Il a jugé que le rapport de force instauré par le ministre vis-à-vis de l'Algérie était "la plus mauvaise méthode si on veut obtenir des choses".
"Il faut de la fermeté"
Pour sa part, le Premier ministre François Bayrou a exclu toute "différence" d'appréciation entre son ministre, le président de la République et lui-même sur ce dossier.
Emmanuel Macron "a exactement les mêmes indignations (...) sur le fait que, entre pays liés par un traité d'amitié et de 'super-coopération' en raison de l'histoire, il n'est pas possible d'avoir un refus de reprendre des ressortissants". "Et donc il faut de la fermeté", a-t-il martelé sur France Inter.
Ce vendredi, le gouvernement a établi une première liste d'une soixantaine de ressortissants algériens qu'il souhaite expulser. Celle-ci a été "passée hier" (samedi 15 mars) au gouvernement algérien, a précisé François Bayrou.