Le Pen dévoile son "capitalisme populaire"

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avec AFP
La présidente du FN a présenté son programme en faveur du pouvoir d’achat.

La prochaine élection présidentielle en tête, Marine Le Pen a présenté vendredi son programme en faveur du pouvoir d’achat, dont elle veut faire la pierre angulaire de son programme.

En préalable, la présidente du FN a rappelé que selon elle, la question du pouvoir d'achat ne serait pas réglée "sans rupture de politique économique" et donc sans une sortie de l'euro. Raillant "l'inaction" du gouvernement et les promesses de Nicolas Sarkozy en 2007, la présidente du FN a ensuite listé les propositions frontistes, rassemblées sous le terme de "capitalisme populaire".

Une participation obligatoire dans le capital

Parmi les nouveautés, la présidente du Front national a annoncé "l'instauration d'une réserve légale de titres", un "moyen de reconnaître" aux salariés "une part de propriété dans l'entreprise".

Cette réserve, pouvant atteindre 10% du capital, "appartiendrait aux salariés pris dans leur globalité" et leur donnerait accès aux "dividendes", mais pas au "vote". Ce dispositif, que Marine Le Pen a défini comme un "mécanisme de capitalisme populaire", s'appliquerait aux entreprises de plus de 50 salariés... sur un modèle assez proche de celui proposé par l'UMP.

Pas de mesure nouvelle sur les salaires

Pour compléter cet encadrement des revenus dans les entreprises de plus de 50 salariés, le présidente frontiste a promis d’interdire "les stock-options, les retraites chapeau et les parachutes dorés". Un plafonnement des salaires n'est pas à l'ordre du jour.

Marine Le Pen n'a, en revanche, pas évoqué les salaires qui concerne la majorité des Français. Interrogée sur une hausse du salaire minimum interprofessionnel de croissance, absente des mesures présentées, elle a renvoyé dans l'immédiat au programme du FN en 2007, qui prônait un mécanisme de hausse "jusqu'à 1,4 fois" du salaire minimum, soit "200 euros nets" selon elle.

Immigration et taxes d’importations

Élément incontournable de la vulgate frontiste, Marine Le Pen a insisté sur le "coût de l'immigration", qu'elle chiffre à 60 milliards d'euros. , alors que des études aboutissent au contraire à un solde positif pour l'économie française.

Les droits de douane, mesure-phare du protectionnisme frontiste, rapporteraient eux 40 milliards d'euros, selon elle. Synonyme de taxes supplémentaires sur tous les produits fabriqués à l’étranger, cette mesure ne serait paradoxalement pas bénéfique au pouvoir d’achat.

Sur les prix de l'alimentaire, elle n'a pas exclu d'imposer "si nécessaire" un "encadrement" avec "un prix maximum raisonnable pour certaines denrées indispensables". Cet encadrement ne s'appliquerait cependant qu'à la grande distribution et non au petit commerce.

Attaques contre l'Insee

Enfin, ne faisant pas confiance à l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques sur la hausse des prix, la présidente du FN veut mettre en place sa propre structure. Marine Le Pen a ainsi annoncé le lancement "dès la fin juin" d'un nouveau site internet, "L'observatoire du pouvoir d'achat", qui suivra "trois profils de Français: un jeune qui démarre dans la vie, un couple avec enfants issu de la classe moyenne et une retraitée qui tente de s'en sortir".