L’affaire des rétrocommissions fait réagir

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Europe1.fr (avec Antonin André) , modifié à
Le PS demande que la justice ne soit pas entravée, Luc Chatel dénonce "une fable à épisode".

Le rapport de synthèse de la police luxembourgeoise, révélé mercredi par Médiapart, n’a laissé personne insensible. Ce document renforce les soupçons de rétrocommissions vers la France lors de la vente au Pakistan de sous-marins.

Cette vente aurait été "facilitée" par le versement d’importantes commissions, via une société off-shore créée avec l'aval du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, en 1994. La justice soupçonne l’existence de rétrocommissions ayant financé la campagne d'Edouard Balladur, en 1995.

Le PS demande la levée le secret-défense

Pour le parti socialiste, "la clarté serait de lever le secret-défense sur toutes les informations qui peuvent aider la justice française à y voir un peu plus clair sur la réalité des transactions qui ont existé entre le France et le Pakistan pour obtenir la vente de plusieurs sous-marins", comme l’a indiqué au micro d’Europe 1 Benoit Hamon, porte-parole du PS.

Le député de l'Essonne Manuel Valls a lui aussi demandé la constitution d'"une véritable commission d'enquête qui permette de faire la lumière sur cette affaire". Le ministère de la Défense a d'ailleurs annoncé jeudi après-midi que la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) se réunira autour du 15 juin pour répondre à la nouvelle demande de déclassification de documents présentée par les juges en charge du dossier.

Chatel regrette "une fable à épisode"

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a répliqué jeudi en dénonçant "une fable à épisodes". Ce dernier a souligné que "le gouvernement d'Edouard Balladur n'était pas aux responsabilités" à ce moment-là et que "le président de la République a eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet pour dire qu'il s'agissait d'une farce totale".

"Le président de la République est totalement étranger à cette affaire", a ensuite assuré Luc Chatel, pour qui il faut "faire attention de ne pas se laisser instrumentaliser" et de "ne pas tomber dans les excès, même si on peut comprendre le chagrin et la détresse des familles" des victimes de l'attentat de Karachi.

Marine Le Pen trouve ces révélations "crédibles"

En pleine campagne pour prendre la succession de son père à la tête du Front National, Marine Le Pen a estimé jeudi que "s'il y a des preuves de cette implication, il (Nicolas Sarkozy) doit bien entendu démissionner", ajoutant que "ces éléments" lui apparaissaient "assez crédibles, sans vouloir toucher à la présomption d'innocence".