Charasse : "je suis un homme libre"

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Le nouveau Sage du conseil constitutionnel assure qu’il ne "prend ses ordres chez personne".

C’est un Michel Charasse "tout nu" qui s’est présenté mercredi à Europe 1. "Depuis samedi soir, j’ai perdu tous mes mandats", a expliqué en souriant celui qui va officiellement prendre ses fonctions de membre du conseil constitutionnel vendredi. S’il n’a plus de mandats, l’homme aux éternelles lunettes fichées sur le front n’a en revanche rien perdu de son franc-parler qui l’a rendu célèbre.

"Pas un pays de sauvage"

Et Michel Charasse assume tout. Son amitié pour Nicolas Sarkozy, pour commencer, que beaucoup de ses anciens amis socialistes -il a été suspendu du PS après un désaccord sur les cantonales en 2008-, lui reprochent. Le dernier en date a été François Hollande, quelques minutes plus tôt, sur Europe 1. "Je n’ai jamais caché ma relation d’amitié avec Nicolas Sarkozy, qui n’a rien à voir avec la politique. Je suppose que dans l’exercice de ses fonctions, dans le même département que le président Chirac, mon ami François Hollande a bien dû avoir de temps en temps quelques faveurs et amitiés pour monsieur et madame Chirac. On n’est pas un pays de sauvages dans lequel on se bouffe entre nous."

Le nouveau Sage n’a d’ailleurs pas renoncé à revenir au PS. "J’ai été exclu par les miens pour une affaire locale de cornecul concernant des élections cantonales. Pas pour un problème dogmatique fondamental. J’ai le droit de demander ma réintégration. J’avais pensé le faire, mais Robert Badinter m’a dit qu’il valait mieux que je m’abstienne pendant que je suis au conseil. Donc j’attendrai neuf ans (le temps de son mandat, ndlr) pour revenir au Parti socialiste, a-t-il indiqué, avant de lâcher en riant : "Mais ils ne perdent rien pour attendre."

"Les régionales, un faux-semblant"

Michel Charasse se définit comme "un républicain, indépendant, autonome, qui ne prend ses ordres chez personne, qui a ses amis et ses pas amis, et qui est un homme libre." Quant à son intention de vote en 2012, il répond… sur 2007 et 2002 : "J’avais promis de voter pour Ségolène Royal, et même si ça m’a coûté, j’ai tenu ma promesse. (…) J’ai voté une fois pour le président Chirac au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002, comme François Hollande, je pense, et sans doute un peu à cause de François Hollande, parce que le PS s’est débrouillé pour ne pas être au deuxième tour."

Enfin, Michel Charasse a évoqué les élections régionales et ses conséquences. "Les élections locales sont toujours perdues ou difficiles pour le parti et la majorité au pouvoir, puisqu’elles catalysent tous les mécontentements. C’est le type même du vote négatif, puisqu’on vote moins en fonction de considérations locales qu’en fonction de considérations nationales qui ne sont pas l’enjeu du scrutin. Il n’y a rien de nouveau, c’est tout le temps comme ça. Ça n’a pas la même signification qu’un scrutin présidentiel ou législatif. On est dans un faux-semblant absolu."