Maxime Saada Europe 1 4:40
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Invité de l'émission "Culture Médias" avec Philippe Vandel, lundi, le patron de Canal+ Maxime Saada a répondu aux injonctions de la Ligue de football professionnel, qui lui demande de payer une partie du montant global des droits TV pour la saison de Ligue 1.
INTERVIEW

Le torchon brûle entre Canal+ et la Ligue de football professionnel : le diffuseur historique de la Ligue 1 refuse de payer une partie des droits TV pour le championnat français. Plus précisément, c'est l'avant-dernière échéance du montant annuel qui n'a pas été réglée dimanche, d'un total de 110 millions d'euros. "Canal+ n'a pas à assurer la trésorerie des clubs français", répond Maxime Saada, le président du directoire de Canal+, invité de Culture Médias sur Europe 1, lundi.

"Ce qui est prévu, c'est que quand on n'est pas livré, on ne paye pas", affirme le patron du groupe. "On n'a fait qu'appliquer nos droits. Il n'y a aucun lien dans le contrat entre le nombre de matches joués et le paiement. Il y a des échéances et une mécanique juridique qui implique que quand on n'est pas livrés, on ne paye pas", martèle le dirigeant.

Le calcul de la LFP "est faux"

Alors que les matches sont arrêtés depuis la 28e journée, disputée début mars, la Ligue de football professionnel reproche à Canal+ de ne pas avoir payé assez jusqu'ici : si 28 des 38 journées ont été jouées, soit 73,5% du produit, le diffuseur historique n'a payé que 375 millions d'euros sur les 558 prévus. Selon la LFP, la chaîne cryptée doit donc 6,5% de la facture, soit 35 millions d'euros hors taxe. "Juridiquement, le calcul est faux et pas pertinent", répond Maxime Saada. "Ce calcul n'est pas dans le contrat."

"Nous, on n'est pas une banque", estime le patron d'un groupe frappé "de plein fouet" la crise du coronavirus. "On n'a pas à assurer la trésorerie des clubs de foot français, on applique un contrat et la loi."

Pour tenter de trouver une solution et résoudre cette crise qui pourrait durement pénaliser le football français, les présidents de quatre clubs (Marseille, Nice, Paris Saint-Germain et Toulouse) ont été mandatés par leurs pairs afin de convaincre Canal+ de ne pas cesser ses versements à la LFP. Celle-ci attend, avec le montant réclamé à BeIN Sports, encore 284 millions d'euros pour le restant de la saison.