Le magazine «60 Millions de consommateurs» menacé par le projet de loi de finances
Le projet de loi de finances actuellement examiné à l’Assemblée nationale prévoit la liquidation de l’Institut national de la consommation. Une décision budgétaire qui pourrait entraîner la fermeture de 60 Millions de consommateurs, magazine emblématique de la défense des usagers.
De conséquences inattendues. Né en 1970, le magazine 60 Millions de consommateurs pourrait disparaître. La volonté du gouvernement de liquider l’Institut national de la consommation (INC), son éditeur historique, entraînerait sa fermeture. Cette mesure est inscrite dans le projet de loi de finances 2026, débattu à l’Assemblée nationale depuis lundi.
Le gouvernement espère économiser 8 millions d’euros dans un contexte de réduction drastique des dépenses publiques. Mais pour les défenseurs des consommateurs, la décision est lourde de conséquences. "C’est une attaque sans précédent contre les consommateurs", a dénoncé Lionel Maugain, journaliste à 60 Millions de consommateurs et délégué syndical à l’INC, au micro d’Europe 1.
Une "attaque contre les consommateurs"
Il s’insurge non seulement contre la suppression du magazine, mais aussi contre les modalités de sa liquidation. Selon lui, les coûts de fermeture seraient en partie pris sur les subventions allouées aux associations de consommateurs agréées, déjà fragilisées financièrement. "Non seulement on menace la vie de 60 Millions de consommateurs, mais en plus, on va faire payer la facture aux associations. C’est d’un grand cynisme", déplore-t-il.
Depuis plus de 50 ans, 60 Millions de consommateurs mène des enquêtes sur les pratiques commerciales, les produits du quotidien, les arnaques ou encore les litiges entre clients et grandes enseignes. Le titre est aujourd’hui considéré comme l’un des rares médias sans publicité. Face aux critiques, le ministère de l’Économie tente de justifier cette décision par le contexte économique actuel. La France fait face à "un contexte budgétaire contraint, dans lequel nos concitoyens souhaitent que les missions de l’État soient réinterrogées pour limiter la dépense publique", a-t-il fait savoir.
Du côté de la rédaction et des syndicats, la mobilisation s’organise pour tenter de sauver l’Institut et le magazine. Une pétition pourrait voir le jour dans les prochains jours.