Laurence Boccolini se raconte dans «Showtime», un livre qui retrace le parcours d'une combattante

Laurence Boccolini est une animatrice incontournable du paysage médiatique, et ce depuis les années 1980. Visage du Maillon faible, récemment relancé avec Olivier Minne, de Money Drop, ou encore de Tout le monde veut prendre sa place, elle est passée par quasiment toutes les radios et chaines nationales. Aujourd'hui, elle revient avec un nouveau livre, Showtime, souvenirs du chaos, publié chez Kero, qui retrace le parcours de la combattante qu'elle est. 

Une souffrance bien cachée

"Froide", "distante"... Les adjectifs péjoratifs sont souvent ressortis pour qualifier Laurence Boccolini. Dans un sondage du magazine "Stratégies" datant de 2012, l'animatrice faisait partie des personnages médiatiques les moins appréciés des Français. Seulement voilà, il s'agissait bel et bien d'un personnage. 

Six ans durant, la Versaillaise a campé le rôle de l'animatrice pince sans rire, aux répliques franches. Loin d'être perçue comme une preuve de son professionnalisme, si tant est qu'il en fallait, ce statut lui a collé longtemps à la peau. Il est pourtant très éloigné des autres postes qu'elle a pu occuper, tels que dans Les Inconnus de l’après-midi sur Europe 1, où elle était "payée pour rire", comme l'a confié la principale intéressée.

Derrière l'air blasé qu'elle peut donner l'impression d'adopter, comme l'avoue Thomas Isle, se cache également une réelle souffrance. Atteinte d'une tumeur non cancéreuse et inopérable, l'animatrice souffre en continu. Son "paragangliome intra tympanique", se manifeste en "tapant dans [son] oreille". Ainsi, "pour enlever le bruit" qui résonne dans sa tête, Laurence Boccolini repose son visage sur son poing à un endroit précis. Si la douleur est sans cesse présente, la femme de télévision ne voulait pas se retirer des émissions afin de montrer "qu'on peut travailler en souffrant et bien en plus. Que tout n'est pas que sourire".

Le sexisme dans les médias

Un mantra qu'elle a également appliqué lors du tournage de l'émission Je suis une célébrité, sortez moi de là ! en 2019. Alors que le tournage se révèle déjà compliqué avec les équipes, Laurence Boccolini est victime d'une pyélonéphrite aiguë, une infection au niveau des reins. Alors que la femme de télévision a failli en mourir à son retour à Paris, le médecin de l'équipe l'a poussée à continuer en assurant qu'elle faisait "beaucoup de cinéma" et que "c'était des trucs de nanas". Des attaques sexistes que Laurence Boccolini a beaucoup essuyées au cours de sa carrière, au même titre que ses camarades féminines. 

Si l'animatrice a toujours mis un point d'honneur à ne pas abandonner, c'est également par peur d'être remplacée. Dans le difficile milieu des médias, les places ne sont jamais assurées, "et on vous le dit. Ce n'est pas non plus un secret", rappelle Laurence Boccolini au micro de Thomas Isle. 

"Y a toujours une épée de Damoclès. C'est toujours un peu 'non mais écoute te plains pas'" et fais. Un point d'autant plus vérifiable pour les femmes et ce à différents niveaux. "Il faut le dire, quand c'est un homme qui dit 'je suis en dépression', c'est un héros, il a enfin ouvert la voix à la santé mentale" ; alors que "quand c'est une nana, je souffre, je chouine" et on l'accuse de "se plaindre tout le temps". Laurence Boccolini rappelle que ceci est également observable lorsqu'il s'agit des salaires, de la maternité ou de tout autre sujet source de différence de traitements entre les sexes. 

Dans son livre, l'animatrice revient donc sur les nombreux obstacles qu'elle a dû traverser tout en essayant "de rester droit dans ses bottes"', comme elle tente de l'inculquer chaque jour à sa fille. Showtimes, souvenirs de chaos, a été publié en avril dernier aux éditions Kero.