France TV : «C’est un mammouth qui survit uniquement grâce aux perfusions de l’Etat», déplore Sébastien Lignier
Dans un rapport publié ce mardi matin, la Cour des comptes a jugé France Télévisions "dos au mur", en raison d'une "situation financière critique" imposant "sans délai des réformes structurelles". Pour le journaliste Sébastien Lignier, l'entreprise est "un mammouth qui survit uniquement grâce aux perfusions de l’Etat".
L’audiovisuel public sous les radars. Dans un rapport rendu public ce mardi, la Cour des comptes pointe du doigt la "situation financière critique" de France Télévisions. L’enquête survient moins d’un mois après l’affaire Legrand-Cohen, où les deux journalistes sont accusés de vouloir nuire à la campagne municipale de Rachida Dati. De quoi secouer un peu plus le service public.
Selon le rapport de l’instance, la situation financière de l’entreprise "impose sans délai des réformes structurelles". Concrètement, France Télévisions, qui est financée à 80% par de l’argent public, fait face à "une trésorerie particulièrement dégradée" et a adopté, en 2025, un budget en déficit de 40 millions d’euros.
France TV "se sent intouchable"
Pour Sébastien Lignier, chef du service politique de Valeurs actuelles, si France Télévisions était une entreprise privée, "on ne serait pas loin du dépôt de bilan". "La Cour des comptes vient illustrer quelque chose qu’on avait tous remarqué. C’est-à-dire que c’est un mammouth qui survit uniquement grâce aux perfusions de l’Etat et ce depuis plusieurs années", s’alarme-t-il.
Pour lui, France TV "se sent intouchable parce que c’est le grand service public, les syndicats contrôlent tout et verrouillent toute possibilité d’une réforme structurelle nécessaire". "Et donc on en arrive à cette situation hallucinante où vous avez des pertes qui sont attendues pour 2025, qui sont autour de 50 millions d’euros", dénonce Sébastien Lignier.
Des dépenses qui "explosent tous les records"
Le journaliste rappelle les frais de mission et de déplacement qui "explosent tous les records". "Notamment Delphine Ernotte qui avait loué des chambres dans des prestigieux hôtels au Festival de Cannes pour plus de 1.500 euros la nuit. Vous avez 4 millions d’euros par an qui sont dépensés pour des taxis", déplore-t-il.
Selon Sébastien Lignier, c’est "un empire qui se croit encore dans les grandes années 80 où l’argent coulait à flots". "Personne ne dit rien, tout est verrouillé de l’intérieur alors que le bateau coule", conclut-il.