En Espagne, plus de 80 médias poursuivent Meta en justice et réclament au groupe 550 millions d’euros
Accusant Meta d'avoir ignoré la règlementation européenne en matière de protection des données, plus de 80 médias espagnols poursuivent le groupe propriétaire de Facebook et Instagram. L'audience, qui se tiendra dans un tribunal de commerce de Madrid, doit durer jusqu'à jeudi.
Meta dans le viseur de la presse espagnole. L'entreprise dirigée par Mark Zuckerberg et propriétaire de Facebook et Instagram est poursuivie en justice par plus de 80 médias du pays qui lui réclament près de 550 millions d'euros.
L'Association des médias d'information (AMI), principale association du secteur en Espagne, a déposé plainte en décembre 2023 contre Meta Irlande, où le géant technologique américain dispose de son siège européen. Elle accuse le géant américain du numérique d'avoir "ignoré la réglementation européenne pour bâtir son empire économique au détriment de la viabilité des médias et du droit à l'information de tous les citoyens".
"Il ne faut pas craindre de se confronter à ces géants"
Selon l'accusation, Meta a utilisé les données des internautes sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés. Une pratique contraire à la règlementation européenne en matière de protection des données. L'AMI estime que Meta y a eu recours entre mai 2018 et juillet 2023.
D'après Nicolás González Cuéllar, avocat de l'AMI, le groupe se livrait à une "concurrence déloyale" grâce à un "avantage indu" dont il bénéficiait. "Il ne faut pas craindre de se confronter à ces géants apparemment si puissants lorsqu'on a la loi de son côté", a-t-il ajouté. Ce que dément Meta, représenté par Me Javier de Carvajal selon qui l'entreprise américaine n'a commis "aucune violation" des règles européennes, niant par ailleurs "l'existance de tout dommage" causé à la presse espagnole.
Outre la presse écrite, les radios et télévisions espagnoles ont elles aussi déposé plainte contre Meta et réclamé 160 millions d'euros de dommages et intérêts au groupe. En France, une action similaire a été tentée par 200 groupe de médias français en avril dernier.