Meta contraint ses utilisateurs : payer un abonnement ou accepter la pub ciblée
Depuis quelques jours, les utilisateurs français de Facebook et d’Instagram doivent choisir entre un abonnement payant sans publicité ou l’acceptation du traitement de leurs données à des fins commerciales. Une stratégie qui place Meta dans le viseur de Bruxelles, en plein bras de fer autour du respect du Digital Markets Act.
Depuis quelques jours, les utilisateurs français de Facebook et d’Instagram doivent faire face à un nouveau choix imposé par Meta. Lors de leur connexion, un message s’affiche pour les inviter à revoir l’usage de leurs données personnelles, en lien avec les obligations imposées par la législation européenne.
Concrètement, deux options s’offrent à eux : continuer à utiliser gratuitement les plateformes, mais en acceptant que leurs données soient exploitées à des fins publicitaires, ou bien souscrire à un abonnement payant, à partir de 7,99 euros par mois, pour naviguer sans publicité et sans traitement publicitaire de leurs données.
Une stratégie sous tension avec Bruxelles
Ce dispositif n’est pas nouveau. Meta avait déjà introduit cette offre payante en 2023, en réponse au Digital Markets Act (DMA), un règlement européen qui impose davantage de transparence et de contrôle aux géants du numérique qualifiés de "gatekeepers". Mais cette manière de poser le choix entre vie privée et paiement n’a pas convaincu.
L’ONG autrichienne NOYB, spécialisée dans la défense de la vie privée en ligne, a rapidement déposé plainte, estimant que ce type de modèle ne laissait pas de véritable alternative aux utilisateurs.
La Commission européenne a partagé ces inquiétudes, jugeant que cette approche ne respectait pas l’esprit du DMA, qui prévoit une gestion plus équitable des données des utilisateurs.
Une amende record et un bras de fer juridique
En avril 2025, Meta a été sanctionné par une amende de 200 millions d’euros par les autorités européennes pour non-conformité à cette réglementation.
L’entreprise californienne a contesté cette décision en justice début juillet, estimant que son modèle respecte les règles en vigueur.
D’après des informations relayées par Reuters, Meta n’envisagerait pas d’adapter davantage son système d’abonnement, malgré le risque de sanctions supplémentaires.
En refusant d’ajuster son modèle économique, le groupe s’expose potentiellement à de nouvelles pénalités, qui pourraient atteindre jusqu’à 5 % de son chiffre d’affaires mondial.