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L'attribution par l'UEFA des droits de diffusion de la compétition entre 2021 et 2024 signe un retour en force de Canal+. Invités sur Europe 1, Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycles, et Vincent Chaudel, fondateur de l’observatoire du Sport business, rappellent les enjeux des négociations pour la chaîne.
INTERVIEW

L’heure de la revanche a sonné pour Canal+. Le diffuseur historique du championnat de France succèdera à RMC Sport entre 2021 et 2024 pour diffuser, avec beIN Sports et TF1 (pour la finale seulement), la Ligue des champions pour un montant global record de 375 millions d’euros par an. "Le grand vainqueur de l’appel d’offres, c’est Canal+", estime Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycles.

La chaîne généraliste, qui a construit son ADN autour du sport, du cinéma et d’une offre premium, a remporté le lot numéro un, "le plus cher", selon Virgile Caillet. Ainsi, elle se venge du groupe sino-espagnol Mediapro, qui lui a ravi la grande majorité de la Ligue 1, dès la saison prochaine, contre la promesse d'un chèque annuel de 780 millions d'euros.

"Canal+ a retrouvé une capacité d’investissement"

Furieux, le président de Mediapro, Jaume Roures, a réagi de manière très vive à l'issue des négociations : "Il y a eu une magouille", dénonce-t-il. "Nos offres étaient meilleurs sur les deux tours. Depuis jeudi après-midi, l’UEFA était en train de tenter d’arriver à un accord entre Canal+ et beIN Sports pour faire monter l’offre."

Entendu sur europe1 :
Ce nouvel acteur, arrivé il y a un an brutalement dans les radars français, serait capable de mobiliser 4 millions d’abonnés alors que beIN Sport en rassemble déjà seulement 3 millions après presque dix ans de diffusion

"La Coupe d’Europe représente un tiers de la valeur de la Ligue 1 (1,15 milliard d’euros par an) : en perdant la Ligue 1, Canal+ a finalement fait des économies et a retrouvé une capacité d’investissement", explique Vincent Chaudel, fondateur de l’observatoire du Sport business. "Cela signifie que pour rentabiliser ce genre d’investissement, il faut au moins avoir 4 millions d’abonnés à sa plateforme", abonde Virgile Caillet.

Un futur rapprochement entre Canal+ et Mediapro

Le représentant de l'Union Sport et Cycles doute que Mediapro ait cette capacité. "Ce nouvel acteur, arrivé il y a un an brutalement dans les radars français, serait capable de mobiliser 4 millions d’abonnés alors que beIN Sport en rassemble déjà seulement 3 millions après presque dix ans de diffusion", soulève-t-il, sceptique. Alors quelle stratégie adopter ?

Plusieurs fois a été évoquée la possibilité d’un futur accord entre Canal+ et Mediapro, dans lequel chacun consentirait à céder des images à l’autre. "Mediapro est une société de production au départ : soit elle produit, soit elle diffuse, ou les deux en même temps", rappelle Vincent Chaudel. "Elle a donc l’habitude de travailler avec d’autres partenaires à l’international, comme beIN Sport."