Audiovisuel public : la gauche favorisée dans les matinales de Radio France, selon l’Institut Thomas More
Dans une enquête publiée ce vendredi, l'Institut Thomas More s'est penché sur le pluralisme et la neutralité au sein des matinales de Radio France. Après avoir analysé des centaines d'heures de programmes et des milliers de prises de parole avec l'IA, l'étude révèle que la droite est lourdement critiquée tandis que la gauche bénéficie d'un traitement de faveur.
L’audiovisuel public sous les radars. Ce vendredi matin, l’Institut Thomas More publie une enquête à retrouver dans le Figaro Magazine sur le pluralisme et la neutralité dans les matinales de Radio France. Pour réaliser son étude, le think tank a passé au crible, à l’aide de l’intelligence artificielle, des centaines d’heures de programmes ainsi que près de 2.600 prises de parole sur l’ensemble du mois d’octobre 2025.
Concrètement, l’IA permet d’analyser l’équité de traitement et l’orientation politique avec "fiabilité" car elle ne s’intéresse pas au profil des interlocuteurs mais aux propos réellement exprimés.
Pour ce faire, l’intelligence artificielle a analysé la transcription d’une émission, récupérée via les plateformes de Radio France, et proposé une note d’orientation ainsi qu’une justification de cette dernière.
La droite et le centre surexposés mais lourdement critiqués
Mais alors, quels enseignements tirer de cette enquête ? Selon l’étude, la droite et le centre sont surexposés à l’antenne mais soumis à une lourde critique. Dans le détail, la majorité présidentielle concentre 46,7% de l’ensemble des mentions relevées sur le mois d’octobre. Et 61% d’entre elles sont négatives. De son côté, la droite représente 16,6% des mentions, deux fois supérieur à son poids à l’Assemblée (8%), avec, là aussi, un traitement négatif important (62%).
La droite radicale, représentée à 24% dans l'hémicycle, est en revanche moins exposée à l’antenne avec seulement 12,4% des mentions. De même pour l’extrême gauche qui connaît un déficit de -6,6 points par rapport à sa représentation parlementaire. Comme pour la droite et le centre, les extrêmes sont mentionnés négativement et décrits comme facteurs de désordre politique.
La gauche bénéficie d'un traitement de faveur
En revanche, l’étude révèle que les personnalités politiques issues du centre et de la gauche institutionnelle bénéficient d’un traitement de faveur. Selon l’enquête, "ces figures sont régulièrement valorisées pour leur compétence, leur crédibilité ou leur sens de l’Etat".
Concernant la neutralité politique, l’enquête a analysé 1.280 chroniques sur le mois d’octobre. Et les résultats indiquent que 47% d’entre elles présentent une orientation clairement identifiable à gauche, contre 14% à droite. Sur France Inter et France Culture, ce phénomène est encore plus flagrant avec 60% et 66% des chroniques orientées à gauche.
Pour finir, l’étude révèle que les thématiques sensibles, comme l’immigration, la justice ou les conflits internationaux, sont traités exclusivement avec un angle de gauche. Alors que la commission d’enquête sur la neutralité de l’audiovisuel public a débuté mardi 25 novembre à l'Assemblée nationale, cette enquête met en lumière certains manquements dans les matinales de Radio France.