Commission d'enquête sur l’audiovisuel public : premières tensions lors de l’audition de l’Arcom à l’Assemblée nationale
La commission d’enquête sur la neutralité de l’audiovisuel public a débuté ce mardi 25 novembre avec l’audition de Martin Ajdari, directeur de l’Arcom. Les députés ont interrogé la responsabilité de France Télévisions dans son déficit et soulevé des questions d’impartialité et de pluralisme.
Ce mardi 25 novembre a été marqué par la première audition à l'Assemblée nationale dans le cadre de la commission d'enquête sur la neutralité de l'audiovisuel public pour enquêter sur l'honnêteté, l'impartialité et le pluralisme de France Télévisions et de Radio France. Martin Ajdari, le directeur de l'Arcom, faisait face aux députés. Beaucoup de tensions règnent dans la chambre haute.
Dès les premiers instants, Charles Alloncle, rapporteur de la commission d'enquête, s'interroge sur la reconduction en 2025 de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions et ce malgré la situation financière préoccupante de l'entreprise.
"Quand on voit les erreurs stratégiques qui ont été commises de Salto et de France TV Slash, franceinfo TV, c'est difficile d'exonérer la direction de France Télévisions de ce déficit abyssal", détaille-t-il.
En réponse, Martin Ajdari minimise la responsabilité de Delphine Ernotte dans le déficit de France TV, relevé par la Cour des comptes. "Que la situation financière soit dégradée, c'était très clair. Que ce soit imputable à la gestion de la présidente sortante qui a été renouvelée, ça, ça l'est beaucoup moins".
Delphine Ernotte et Sybille Veil auditionnées en décembre prochain.
À son tour, le président de la commission et élu Horizons, Jérémie Patrier-Leitus, s'interroge, cette fois sur une question de neutralité. "Pour l'assignation en justice de France Télévisions et Radio France vis-à-vis des médias du groupe Bolloré, est-ce que vous regrettez cette judiciarisation ?"
À l'image de Rachida Dati, le président de l'ARCOM, informé de la plainte, quelques jours plus tôt, ne soutient pas l'initiative et nie toute responsabilité de l'instance de contrôle. "Comme l'a d'ailleurs dit la ministre, la question de l'impartialité, elle n'a pas vocation à être traitée judiciairement".
Des questions auxquelles devront répondre à leur tour Delphine Ernotte et Sybille Veil lors de leurs auditions respectives en décembre prochain.