Virus chinois : à Wuhan, "ce n'est pas la psychose, mais les gens sont très inquiets"

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro du "Grand journal du soir" d'Europe 1, l'expatrié français à Wuhan Philippe Uzan raconte le climat qui règne dans cette ville de 11 millions d'habitants, épicentre de l'épidémie du coronavirus. Coupée du monde depuis sa mise en quarantaine survenue jeudi, Wuhan est devenue une ville fantôme, et les habitants ne sortent pratiquement pas de chez eux. 
INTERVIEW

Une ville coupée du monde et des habitants pris au piège. Wuhan, l'épicentre de l'épidémie du coronavirus chinois qui a déjà tué 26 personnes et contaminé plus de 800 individus, a été mise en quarantaine. Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1 vendredi, Philippe Uzan, expatrié français vivant sur place, raconte l'ambiance qui règne dans cette ville de 11 millions d'habitants. 

"Il n'y a plus de consommation"

"Ce n'est pas la psychose, mais c'est assez inquiétant. Les gens ne s'affolent pas, mais ils sont très inquiets", témoigne au micro d'Europe 1 Philippe Uzan. "Les gens restent chez eux, ils sont très peu à sortir, et puis les commerces sont fermés, tout comme les écoles et la majorité des restaurants", raconte-t-il encore avant de résumer : "Il n'y a plus de consommation." S'il assure être libre de sortir de chez lui, Philippe Uzan a tout de même fait un stock de nourriture pour avoir à franchir le moins possible le pas de sa porte. "Ce sont les consignes" glisse-t-il. En outre, avec le Nouvel an chinois, "les grands magasins ont été dévalisés". "Beaucoup d'étals sont vides, mais c'est très bien approvisionné."

Une autorisation officielle, le seul moyen de quitter la région

Quant à savoir si Philippe Uzan a essayé de rentrer en France, ou même simplement de sortir de Wuhan, il assure que non puisque "c'est totalement impossible". "Tout est fermé, aéroport, gare, péage, et tout est contrôlé par la police." Mais il existe bien un moyen de quitter la quarantaine : avoir une autorisation officielle. Délivrée pour "une raison valable" aux yeux des autorités, il permet à son détenteur de se faire ouvrir l'une des barrières de péage de la ville, et ainsi de pouvoir quitter la région.