Venezuela : Maduro promet un «Etat nouveau» avec sa réforme constitutionnelle

Cinq jours après son investiture pour un troisième mandat, le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé mercredi la création d'une commission chargée de mener à bien une réforme constitutionnelle. Le président a déclaré que cette réforme débouchera sur un "Etat nouveau".
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé mercredi la création d'une commission chargée de mener à bien une réforme constitutionnelle devant déboucher sur un "Etat nouveau", cinq jours après son investiture pour un troisième mandat et alors que l'opposition revendique toujours la victoire à l'élection présidentielle de juillet.
Sans donner de détails sur les changements qu'il souhaite impulser, il a déclaré vouloir "construire un État nouveau, en définissant clairement le profil de la société que nous voulons d'un point de vue culturel et institutionnel", lors de son discours annuel sur l'état de la nation mercredi devant l'Assemblée nationale.
Une "grande et puissante réforme" pour "élargir la démocratie"
Il s'agit d'une "grande et puissante réforme de la Constitution pour élargir la démocratie, pour définir le profil de la société (...) et poser les bases plus claires (...) d'une économie nouvelle, auto-suffisante, non dépendante et diversifiée", a-t-il affirmé.
Le dirigeant de gauche a également parlé d'un "système de gouvernement communal pour cette période (présidentielle) 2025-2031", ce que l'opposition considère comme un moyen de retirer le pouvoir aux élus tels que les gouverneurs et les maires malgré les promesses de Maduro qui assure que c'est un " nouveau système pour gouverner avec le peuple".
La réforme, qui sera soumise à un référendum à une date non précisée, survient après l'approbation ces derniers mois de plusieurs lois "antifascistes" ou "anti-corruption" jugées liberticides par l'opposition qui craint qu'elles permettent d'arrêter des gens critiquant le pouvoir.
La commission sera présidée par le procureur général Tarek William Saab, qui a participé à la rédaction de la Constitution de 1999, voulue par l'ancien président Hugo Chavez. La vice-présidente Delcy Rodriguez et l'épouse de M. Maduro, Cilia Flores, font également partie de la commission.
Le régime vénézuélien "est chaque jour plus seul"
Nicolas Maduro avait fait élire en 2017 une assemblée constituante pour reprendre le pouvoir à l'Assemblée élue en 2015 et alors contrôlée par l'opposition. Cette assemblée constituante n'a toutefois pas réformé la Constitution.
Le président socialiste a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n'a cependant pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote comme le prévoit la loi, se disant victime d'un piratage informatique. Une explication jugée peu crédible par de nombreux observateurs. Sa victoire n'a pas été reconnue par une grande partie de la communauté internationale.
L'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix lors du scrutin du 28 juillet. La répression des manifestations après l'annonce de la victoire de M. Maduro a fait 28 morts et environ 200 blessés, et plus de 2.400 personnes ont été arrêtées.
"Le régime (vénézuélien) est chaque jour plus seul, mais pas moins dangereux pour autant", a déclaré M. Gonzalez Urrutia mercredi lors d'une rencontre avec des Vénézuéliens au Guatemala, où l'opposant exilé en Espagne depuis septembre est arrivé mardi dans le cadre d'une tournée à la recherche de soutien diplomatique.
Une tournée qui l'a déjà conduit notamment à Washington et Buenos Aires.