Une spectaculaire opération américaine en Irak

Plus de soixante-dix otages retenus par l’Etat islamique ont été libérés, dans une opération au sol, menée par l’armée américaine.
Plus de soixante-dix otages retenus par l’Etat islamique ont été libérés, dans une opération au sol, menée par l’armée américaine. © AFP
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M.D avec AFP
RÉCIT – Plus de soixante-dix otages retenus par l’Etat islamique ont été libérés, dans une opération au sol, menée par l’armée américaine.

C’est pour éviter l’exécution de prisonniers peshmergas que les soldats sont intervenus. Vendredi, à deux heures du matin, cinq hélicoptères ont déposé des commandos américains au sol, dans le nord de l'Irak. Leur mission : libérer une vingtaine de combattants peshmergas sur le point d’être exécutés par l’Etat islamique. Pour assurer leur sécurité, l’aviation américaine a pilonné les alentours, permettant le déploiement des troupes au sol.

Les fosses déjà creusées. Les forces américaines et kurdes ont donc pris d'assaut une prison du groupe Etat islamique, près de Hawijah. A l’intérieur ce ne sont pas 20 combattants kurdes qu’ils ont découvert, mais plus de 70. Des hommes, Irakiens, enchaînés aux murs de la prison. A l’extérieur, les soldats ont trouvé des fosses, fraîchement creusées, destinées à recueillir les corps des exécutés.

Les forces américaines ont un mandat de conseil et d'assistance aux forces irakiennes. Elles ont donc fourni des hélicoptères pour le transport des troupes irakiennes menant l'assaut, mais ont aussi "accompagné les peshmergas", les forces kurdes irakiennes, pendant l'attaque.

Cinq Kurdes et un Américain tués. Malheureusement cinq soldats kurdes ont été tués dans l’opération, ainsi qu’un Américain. Il s'agit du premier GI tué au combat depuis le lancement des opérations américaines contre l'EI en Irak en août 2014. Du côté des djihadistes, 20 combattants ont été abattus et cinq capturés.

L'opération a permis de récupérer "du renseignement important", s'est félicité le porte-parole du Pentagone, mais elle marque une rupture avec le mode d'action habituel de la coalition, qui repose essentiellement sur des frappes aériennes.

"No boots on the ground". Il s'agissait de "répondre à une demande d'assistance du gouvernement" régional du Kurdistan irakien, pour sauver des "otages" dont la vie était menacée, probablement de manière "imminente", a indiqué le Pentagone. "Les Etats-Unis ne sont pas dans une mission active de combat en Irak".

Appliquant le principe du "pas de soldats sur le terrain" (no boots on the ground) décidé par le président Obama, les soldats américains en principe ne sortent pas des bases où ils sont assignés. Cette implication directe au sol des forces américaines restera donc  exceptionnelle, ont précisé les Etats-Unis.