Un sénateur américain accuse des entreprises chinoises d'«alimenter la crise du fentanyl»

Chuck Schumer a accusé des entreprises chinoises d'«alimenter la crise du fentanyl».
Chuck Schumer a accusé des entreprises chinoises d'«alimenter la crise du fentanyl». © Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le démocrate Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat américain, a accusé à Shanghai des entreprises chinoises d'"alimenter la crise du fentanyl". Ce puissant opiacé de synthèse à l'origine de dizaines de milliers d'overdoses chaque année aux États-Unis.

Le chef de la majorité au Sénat américain, le démocrate Chuck Schumer, a accusé samedi à Shanghai des entreprises chinoises d'"alimenter la crise du fentanyl", un puissant opiacé de synthèse à l'origine de dizaines de milliers d'overdoses chaque année aux États-Unis. Chuck Schumer est à la tête d'une délégation de sénateurs américains qui est arrivée en Chine samedi, au moment où Pékin et Washington cherchent à apaiser les tensions malgré leur rivalité.

Les deux premières économies mondiales, qui s'opposent sur nombre de sujets, renouent le dialogue ces derniers mois avec une succession de visites de hauts responsables américains en Chine, tandis qu'une rencontre entre le président chinois Xi Jinping et son homologue Joe Biden n'est pas à exclure.

Dans la délégation figure notamment son collègue républicain Mike Crapo, qui représente l'État de l'Idaho, où se trouve le géant américain des semi-conducteurs Micron. En mai, des sénateurs américains dont Chuck Schumer avaient annoncé un plan pour combattre l'influence croissante de la Chine dans le monde. L'initiative prévoit de limiter les flux d'investissements et de technologies de pointe vers le géant asiatique et de dissuader Pékin de toute agression contre Taïwan, que la Chine considère comme faisant partie de son territoire.

Interrogé sur ses attentes en Chine, Chuck Schumer a dit espérer des "discussions très productives". "Nous espérons que cette visite permettra au Congrès américain de comprendre objectivement la Chine", avait de son côté indiqué mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères, tout en "saluant" un tel déplacement.

Manque d'équité

Au premier jour de cette visite, la délégation a rencontré le plus haut responsable du Parti communiste chinois de Shanghai, Chen Jining. Chuck Schumer a énuméré certains des contentieux qui opposent la Chine et les Etats-Unis. "Bon nombre de nos électeurs estiment que [...] la Chine ne traite pas les entreprises américaines de manière équitable", a souligné l'élu démocrate, au moment où les firmes implantées dans le pays font état d'un optimisme au plus bas et cherchent de plus en plus à déplacer leurs investissements hors de Chine, selon un rapport de la chambre américaine de commerce (AmCham).

"Un autre sujet que nous aimerions aborder au cours de ce voyage est le flux de produits chimiques mortels, comme le fentanyl, en provenance d'entreprises chinoises", a poursuivi Chuck Schumer. "Il ne s'agit pas du gouvernement (chinois), mais d'entreprises chinoises. Elles alimentent la crise du fentanyl qui empoisonne les communautés à travers les États-Unis", a-t-il affirmé.

Le fentanyl est un puissant opiacé de synthèse, utilisé dans le milieu médical mais dont l'usage peut être détourné comme drogue. Le gouvernement de Joe Biden a annoncé mardi lancer des poursuites, accompagnées de sanctions économiques à l'encontre de 28 personnes et entités, notamment en Chine et au Canada. L'accès au marché financier américain leur est désormais interdit.

Rencontre potentielle

Selon l'agence Bloomberg, la délégation américaine espère s'entretenir dans les prochains jours à Pékin avec le président chinois. Ce déplacement en Chine intervient au moment où une rencontre de Xi Jinping avec son homologue américain est envisagée.

Joe Biden a évoqué vendredi comme "une possibilité" une rencontre avec Xi Jinping lors du sommet de l'Apec (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) prévu mi-novembre à San Francisco. "Une telle réunion n'a pas été organisée, mais c'est une possibilité", a-t-il indiqué à la presse, interrogé sur cette éventualité.

Les relations bilatérales restent toutefois tendues, avec pour pierres d'achoppement les différends commerciaux, l'expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de Taïwan.