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William Molinié, édité par Gauthier Delomez
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "mobilisation partielle" pour l'opération militaire en Ukraine, ajoutant 300.000 réservistes aux hommes d'ores et déjà déployés sur place. Cette décision doit permettre à l'armée russe de combler ses pertes avant les prochains référendums d'annexions dans le Donbass.
ANALYSE

Vladimir Poutine poursuit l'offensive de la Russie en Ukraine. Au 210e jour du conflit, le président du pays a annoncé la mobilisation partielle des Russes en âge de combattre, soit 300.000 réservistes qui vont être déployés. Cette annonce est en réalité une réponse directe et opérationnelle du Kremlin à la défaite d'Izioum il y a quelques jours, qui a permis aux Ukrainiens de récupérer 10.000 kilomètres carrés dans la région de Kharkiv.

Une des raisons de cette déroute russe est le manque de soldats, incapables de tenir les 2.500 kilomètres de ligne de front.

Anticiper les référendums d'annexions dans le Donbass

Ce renforcement de 300.000 hommes supplémentaires va permettre aux Russes de se régénérer, de combler les pertes, même si les capacités de l'armée russe sont en fait bien supérieures : 2,3 millions de militaires professionnels et jusqu'à 25 millions d'habitants mobilisables. Il reste à savoir si l'intendant suivra : il faut bien armer les militaires envoyés au front, leur donner du matériel qui fonctionne. Sur ce point précisément, les Russes ont été loin d'exceller.

Cette mobilisation annoncée est aussi une façon d'anticiper les référendums d'annexions dans le Donbass à partir de vendredi. Les Russes vont devoir apporter davantage de protection à ces territoires puisqu'ils vont devenir russes aux yeux de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin pourra désormais arguer que la Russie est attaquée en cas de contre-offensive ukrainienne, et continuera à brandir la menace nucléaire en cas d'obstacle à l'offensive dans l'est de l'Ukraine.