Pour Paris, "la pertinence de l'accord" sur le nucléaire iranien "renforcée" par les déclarations de Netanyahou

Netanyahou a mené une conférence lundi à Tel Aviv sur le nucléaire iranien.
Netanyahou a mené une conférence lundi à Tel Aviv sur le nucléaire iranien. © AFP
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avec AFP , modifié à
"La pertinence de cet accord est renforcée par les éléments présentés par Israël", a estimé mardi le ministère français des Affaires étrangères. 

Les affirmations lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur l'Iran plaident en faveur du maintien de l'accord sur le nucléaire iranien, a estimé mardi le ministère français des Affaires étrangères. 

"La pertinence de cet accord est renforcée par les éléments présentés par Israël : toutes les activités liées au développement d'une arme nucléaire sont interdites par l'accord, de manière permanente ; le régime d'inspections de l'AIEA mis en place grâce à l'accord est, lui, l'un des plus exhaustifs et des plus robustes dans l'histoire de la non-prolifération nucléaire", souligne, dans un communiqué, le porte-parole du ministère. "Les nouvelles informations présentées par Israël pourraient également confirmer la nécessité d'assurances de plus long terme sur le programme iranien, comme le Président de la République l'a proposé", ajoute-t-on de même source.

Macron, défenseur de l'accord. Le président Emmanuel Macron défend l'accord mais s'est aussi dit pour un accord élargi: il a souhaité de nouvelles discussions "sur le contrôle de l'activité nucléaire après 2025" et le programme balistique de l'Iran". Benjamin Netanyahu a fait état lundi de "preuves nouvelles et concluantes du programme d'armes nucléaires que l'Iran a dissimulé pendant des années aux yeux de la communauté internationale", un plan secret que ce pays pourrait activer à tout moment pour se doter de la bombe atomique, selon lui.

"Pas de finalités civiles" du programme nucléaire iranien. "Ces informations devront être évaluées en détail", est-il indiqué dans le communiqué du Quai d'Orsay. Mais "en première analyse, elles confirment qu'une partie du programme nucléaire iranien, comme la France et ses partenaires l'avaient relevé dès les premières révélations de l'été 2002, n'avait pas de finalités civiles", estime le porte-parole. C'est ce constat qui avait poussé à la négociation de l'accord de 2015 - le plan d'action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action (JCPoA) - entre l'Iran et six grandes puissances internationales, est-il souligné dans le communiqué. "Il est essentiel que l'AIEA puisse continuer à vérifier le respect du JCPoA par l'Iran et le caractère pacifique" de son programme nucléaire, affirme le porte-parole, en souhaitant que l'AIEA ait "un plein accès aux informations présentées par Israël" et en appelant l'Iran à "une totale coopération".

Les déclarations de Benjamin Netanyahu sont intervenues douze jours avant une échéance cruciale pour l'accord de 2015 : le président américain Donald Trump a fixé au 12 mai la date butoir pour choisir ou non de dénoncer l'accord connu sous l'acronyme JCPoA.

Boris Johnson souligne "l'importance" de l'accord avec l'Iran

Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a estimé mardi que les récentes affirmations du Premier ministre israélien sur le nucléaire iranien soulignaient "l'importance" de "conserver" l'accord sur le nucléaire conclu en 2015. "Le discours du Premier ministre israélien sur les recherches passées de l'Iran en matière d'armes nucléaires montre pourquoi nous avons besoin de l'accord sur le nucléaire iranien. L'accord avec l'Iran n'est pas basé sur la confiance mais sur des vérifications", a déclaré Boris Johnson sur Twitter. Insistant sur "l'importance de maintenir les contraintes" contenues dans cet accord, il a souligné dans un communiqué que ses "dispositions en matière de vérifications (...) rendraient plus difficile pour l'Iran de relancer de telles recherches". "C'est une autre bonne raison de maintenir l'accord, tout en le développant, afin de tenir compte des préoccupations légitimes des Etats-Unis et de nos autres alliés", a ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.