La réaction de la France crée l’incompréhension en Italie et Rome oppose donc une réponse pragmatique, chiffres à l’appui. 1:16
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Antonino Galofaro, édité par Laura Laplaud
L'Ocean Viking a accosté vendredi matin à Toulon mais Gérald Darmanin ne décolère pas. Le ministre de l’Intérieur a dénoncé le comportement "inacceptable" de l’Italie qu’il accuse de ne pas avoir respecté le droit européen. La réaction de la France crée l’incompréhension en Italie et Rome oppose donc une réponse pragmatique, chiffres à l’appui.

Discorde entre Paris et Rome. Gérald Darmanin a dénoncé jeudi le "comportement inacceptable" de l'Italie, qui a refusé de répondre aux appels du navire de SOS Méditerranée. Paris accuse Rome de ne pas avoir respecté le droit européen. Est-ce une accusation facile ? Ce qui est sûr, c'est que l'Italie a déjà accueilli plusieurs dizaines de milliers de migrants et elle fait ses comptes.

L'Italie a recueilli 90.000 réfugiés naufragés cette année

Les autorités italiennes répondent à la France en deux parties : la première donne un chiffre, celui de 90.000, correspondant aux 90.000 personnes recueillies en mer par l'Italie cette année, alors que la France fait un procès à Rome pour 230 migrants à accueillir. Quant à la deuxième partie de la réplique, elle passe par un silence. Pas de réaction à l'annonce française de renoncer à contribuer à l'accord de répartition de 3.500 migrants arrivés en Italie, entre territoires français et allemands.

Un silence car selon le gouvernement italien, ce système de répartition, basé sur le volontariat, de toute manière, ne fonctionne pas. Il rappelle que 13 pays s'étaient engagés à s'occuper de 8.000 personnes. Mais selon Rome, jusqu'à présent, seules 117 personnes au total ont été réparties entre les pays concernés, dont 38 en France. Bilan cinglant du ministre italien de l'Intérieur 38, c'est 0,04 % du nombre total de migrants sauvés en mer.