Malte : des manifestants réclament "justice" pour Daphne Garuana Galizia

Daphné Caruana Galizia a été tuée le 16 octobre 2017 dans l'explosion de sa voiture qui avait été piégée.
Daphné Caruana Galizia a été tuée le 16 octobre 2017 dans l'explosion de sa voiture qui avait été piégée. © AFP
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avec AFP
Des milliers de personnes manifestaient dimanche dans les rues de La Valette pour réclamer "vérité et justice", plus de six mois après l'assassinat de la journaliste.

Des milliers de personnes manifestaient dimanche dans les rues de La Valette, la capitale maltaise, pour réclamer "vérité et justice", plus de six mois après l'assassinat de la journaliste et blogueuse Daphne Caruana Galizia.

La manifestation a été organisée par les groupes Awturi (Auteurs) et #OccupyJustice, un collectif militant dirigé par des femmes, dans la foulée des révélations du "projet Daphne". Dans le cadre de ce projet, 45 journalistes provenant de 18 médias du monde ont travaillé ensemble en reprenant l'énorme masse de documents laissée par Daphné Caruana Galizia, tuée le 16 octobre 2017, à 53 ans, dans l'explosion de sa voiture qui avait été piégée.

"Criminels, menteurs, votre place est en prison". Selon les organisateurs de la manifestation, ces recherches ont mis à jours des liens entre le ministre du Tourisme, Konrad Mizzi, et Keith Schembri, chef de cabinet du Premier ministre, Joseph Muscat, avec une société dont le siège est à Dubaï, appelée 17 Black, et des liens de cette dernière avec d'autres sociétés dont le siège est à Panama. "Criminels, menteurs, votre place est en prison", ont scandé les manifestants, demandant la vérité sur le meurtre de la journaliste maltaise.

Une "Wikileaks à elle toute seule". L'instruction concernant la mort de la journaliste est toujours en cours. Trois hommes, inculpés le 5 décembre, ont plaidé non coupables d'avoir fabriqué la bombe qui a tué la journaliste et de participation à une organisation criminelle. Souvent qualifiée de "Wikileaks à elle toute seule", Daphne Garuana Galizia avait révélé certains des pans les plus sombres de la politique maltaise, s'en prenant avec virulence au Premier ministre, Joseph Muscat (travailliste), mais aussi au chef de l'opposition. Ses attaques, souvent rudes et parfois personnelles, lui avaient valu beaucoup d'inimitiés.