Libération de Boualem Sansal : quel avenir pour les relations entre Paris et Alger ?
Deux jours après la libération de Boualem Sansal, et son rapatriement en Allemagne, la France repense désormais sa relation avec l’Algérie. Et le gouvernement veut privilégier le dialogue avec le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.
Une relation apaisée et une reprise du "dialogue calme et exigeante". C'est le mot d’ordre du quai d’Orsay et de la place Beauvau, au lendemain de la libération de Boualem Sansal. Malgré les multiples provocations d’Alger ces derniers mois, Laurent Nuñez préfère miser sur une politique de la main tendue, et annonce qu’il se rendra en Algérie prochainement, sur invitation du ministre de l’Intérieur algérien.
"Il faut qu’on poursuive ce dialogue avec l’Algérie, mais dans des conditions d’exigence. On a beaucoup de choses à demander à l’Algérie notamment pour ce qui me concerne, pour le canal sécuritaire, la stratégie du bras de fer ne fonctionne pas", a-t-il confié.
Le gouvernement parie sur un dégel des relations
En clair, l’heure est au dégel et au dialogue ferme, après presqu’un an durant lequel le gouvernement de François Bayrou aura tenté sans succès d’imposer un rapport de force avec Abdelmadjid Tebboune. Pour rappel en août dernier, Emmanuel Macron lui-même réclamait dans une lettre plus de fermeté face à Alger.
Et il y a moins d’un mois, une majorité votait à l’Assemblée nationale une proposition de résolution visant à dénoncer les accords de 1968. Un vote à portée symbolique pourtant ignoré par l’Elysée, malgré les sollicitations répétées du Rassemblement national, à l’origine de la proposition de résolution.