Tunnel Gaza 1:25
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Aviva Fried, édité par Yanis Darras // Crédit photo : Abed Rahim Khatib / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP
En cas de contre-offensive terrestre, Israël devra faire face au complexe réseau de tunnel sous Gaza. Une infrastructure qui sert aux membres du Hamas pour se déplacer, se cacher mais aussi dissimuler du matériel, et peut-être, les 200 otages israéliens. Une technique de guerre qui rappelle celle des Vietcong, lors de la guerre du Vietnam, estime Jack Flowers, un ancien soldat américain.

La préparation pour la contre-offensive terrestre d'Israël se poursuit. Alors que l'armée n'attend que le feu vert des politiques, un défi attendra particulièrement les soldats, si l'autorisation d'entrée dans la bande de Gaza, est donnée : les kilomètres de tunnel sous l'enclave. 

Le Hamas a creusé de nombreuses galeries partout sous les zones urbaines, qui leur permettent de se cacher, mais également de dissimuler parfois du matériel. Une stratégie qui rappelle celle des Vietcong durant la guerre du Viêtnam. À l'époque, l'armée américaine avait créé en 1967 une division spécialisée, appelée "les rats de tunnels".

"On avançait centimètre par centimètre"

"Nous étions à quatre pattes, nous avions juste une lampe de poche, un pistolet et une baïonnette", se souvient Jack Flowers, 78 ans. L'américain, ancien combattant de la guerre du Viêtnam, était intégré au corps d'ingénieurs de l'infanterie. Objectif de l'opération : entrer dans les tunnels, recueillir toutes les informations cachées à l'intérieur, évacuer ou tuer l'ennemi qui s'y trouvait et les faire exploser pour les démolir.

"On avançait centimètre par centimètre dans le tunnel. À chaque tournant, on tirait trois coups de feu. L'ennemi savait que nous arrivions, et il reculait. (...)  Il y avait des pièges partout. Ils utilisaient des serpents et des araignées scorpion. Les Vietnamiens trouvaient ce qu'ils appelaient des vipères de bambou. Ils les attachaient à des bâtons de bambou et les accrochaient au plafond du tunnel. Si quelqu'un passait, le serpent mordait", explique le lieutenant.

Descendre dans les tunnels, le seul moyen pour les détruire

Pour l'ancien militaire, "la technique de guerre" utilisée à Gaza est la même qu'au Viêtnam. "Au Viêtnam, nous (les Américains ndlr) contrôlions les airs, et nous n'arrivions à voir qu'une entrée ou une sortie de tunnel, au plus. C'est la même chose à Gaza. L'armée israélienne a peut-être une idée de l'emplacement des tunnels, mais ils sont très difficiles à détruire", explique-t-il.

"Il faut quasiment un bombardier B52 et des bombes de 200 kilos, qui doivent tomber exactement là où se trouvent les tunnels, pour les éliminer", estime Jack Flowers. "Et vous n'aurez qu'un gros cratère, avec beaucoup de dommages collatéraux. Le seul moyen de neutraliser un tunnel, c'est d'aller dedans. Il faut y descendre, y entrer. Et vous ne pouvez pas envoyer de nombreux soldats, s'il y a des combats à l'intérieur, c'est un contre un", conclut-il.