Pour Jean-Yves Le Drian, les djihadistes européens doivent être jugés où ils ont commis leurs crimes 0:57
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Sonia Dridi, édité par Thomas Vichard , modifié à
Une réunion s'est tenue jeudi soir à Washington entre Américains et Européens pour faire le point sur la situation des djihadistes étrangers en Syrie. Avec un constat de désaccord. Les Etats-Unis demandent aux pays européens de rapatrier leurs ressortissants, mais selon le ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, ce n'est pas la position européenne. 

Désaccord entre Américains et Européens sur le rapatriement des djihadistes actuellement retenus en Syrie. Une réunion s'est tenue dans la nuit de jeudi à vendredi à Washington pour évoquer la situation. Les Etats-Unis demandent un rapatriement de leurs ressortissants aux pays européens. Sauf que ce n'est pas la position de l'Europe, explique Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etrangères français. 

Pour l'ancien ministre de la Défense, les djihadistes français doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes. "Il y a beaucoup de combattants djihadistes qui sont aujourd'hui emprisonnés en Irak et en Syrie. En Irak, il y en a entre 11.000 et 12.000 qui viennent de partout, et qui viennent aussi d'Irak et de Syrie. Il y a là dedans quelques dizaines de Français. Tous les Européens estiment que ces combattants-là doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes. Donc nous travaillons aujourd'hui à la mise en œuvre d'un outil spécifique juridictionnel qui soit à même de le faire", explique le ministre français. 

Les enfants de djihadistes rapatriés ? 

La question la plus épineuse concerne les enfants des djihadistes, forcés de suivre leurs parents en Irak ou en Syrie. Sur ce sujet, Jean-Yves Le Drian veut bien entendre parler de rapatriement. "Les enfants, c'est autre chose. Nous avons déjà commencé à en rapatrier quelques uns mais c'est très difficile car c'est une zone de guerre. J'entends dire ici ou là faut les rapatrier ! Oui mais c'est la guerre. Donc si on peut en rapatrier d'autres, on le fera c'est la position de la France et des autres pays européens."

Pour le ministre des affaires étrangères, il est clair que les ressortissants français partis faire le djihad devront être jugés comme des terroristes. "Ce sont nos adversaires, ce sont nos ennemis. Ils ont combattus avec Daesh. Donc remettons les choses à leur place. Et les combattants djihadistes ont combattu avec les terroristes, ce sont des terroristes, il faut les juger comme tel."

Les services de renseignements français estimaient à 730 le nombre de Français (hommes et femmes confondus) à s'être rendus en Syrie ou en Irak, parmi eux entre 300 et 500 seraient morts. 261 seraient revenus en France.