L'Assemblée confirme la présence obligatoire de drapeaux français et européens dans les classes

L'Assemblée a voté en faveur de la présence obligatoire de drapeaux français et européens dans les classes.
L'Assemblée a voté en faveur de la présence obligatoire de drapeaux français et européens dans les classes. © DENIS CHARLET / AFP
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Europe1.fr avec AFP
L'Assemblée nationale a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi l'obligation d'installer des drapeaux français et européens dans les salles de classe, à l'issue d'une seconde délibération.

L'Assemblée nationale a confirmé dans la nuit de vendredi à samedi la présence obligatoire dans les salles de classe de drapeaux tricolores et européens, ainsi que des paroles de l'hymne national, au grand dam de l'opposition de gauche.

Une seconde délibération. L'adoption, dans la nuit de lundi à mardi, de l'amendement d'Eric Ciotti (LR), avait créé des remous dans l'hémicycle, des élus de gauche déplorant de ne pas avoir pu s'exprimer sur le sujet. Devant l'émoi suscité, le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, Bruno Studer (LREM) avait demandé une seconde délibération, qui est intervenue à l'issue de l'examen, en première lecture, du projet de loi "pour une école de la confiance". La nouvelle délibération s'est soldée par l'approbation de la mesure à 29 voix pour, 10 contre et 5 abstentions.

Eric Ciotti a jugé "un peu étonnante" la décision de réexaminer son amendement tout en dénonçant des "interprétations caricaturales et excessives" de certains députés d'opposition qui avaient selon lui assimilé "drapeau" à "nationalisme". Favorable à cette mesure, Philippe Vigier (Libertés et territoires) a estimé qu'il s'agit d'un acte "pour plus de république" dans un contexte où celle-ci est "fragilisée".

Beaucoup de symboles mais "rarement des actes". A gauche, la socialiste Michèle Victory a critiqué le fait de "multiplier à l'infini des symboles", ce qui revient "à se donner bonne conscience" sans agir sur le fond. "Il faut travailler sur des projets qui permettent aux jeunes de se réapproprier ces signes", a-t-elle plaidé. L'Insoumise Sabine Rubin a renchéri en soulignant qu'à côté de ces symboles, il y avait "rarement des actes" pour l'éducation. "C'est vraiment très naïf", a ajouté l'élue de Seine-Saint-Denis en demandant s'il n'existait pas "un lobby des drapeaux dans l'hémicycle".

"L'adhésion à nos valeurs devra passer par des symboles, certes, mais surtout par donner la chance aux élèves de mieux réussir", a affirmé pour sa part la députée de la majorité Nadia Essayan (MoDem).

Une mesure qui n'est pas "l'alpha et l'oméga" de l'éducation civique. Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a estimé "nécessaire" la présence de ces symboles dans les classes, tout en soulignant que ce n'était pas "l'alpha et l'oméga en matière d'éducation civique". Les députés ont achevé l'examen des amendements pour ce texte qui fera l'objet d'un vote solennel mardi au Palais Bourbon avant de migrer vers le Sénat.