La Nouvelle-Zélande interdit les fusils d'assaut et continue d'inhumer les victimes des mosquées

Nouvelle-Zelande, armes crédit : WILLIAM WEST / AFP - 1280
Les armes semi-automatiques sont désormais interdites en Nouvelle-Zélande après les attaques de Christchurch. © WILLIAM WEST / AFP
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avec AFP
Après l'attaque de deux mosquées à Christchurch qui a fait 50 morts, la Première ministre de Nouvelle-Zélande a annoncé l'interdiction des armes semi-automatiques et des fusils d'assaut dans le pays. Les proches des victimes continuent de leur rendre hommage alors qu'elles sont inhumées. 

La Première ministre de Nouvelle-Zélande a annoncé jeudi l'interdiction des armes semi-automatiques et fusils d'assaut alors qu'étaient inhumées des nouvelles victimes du tueur des mosquées.

Cinquante fidèles ont été abattus il y a près d'une semaine par le suprémaciste blanc Brenton Tarrant dans deux mosquées de la plus grande ville de l'île du Sud, un massacre qu'il a filmé et diffusé en direct sur Facebook. La police a annoncé que la totalité des victimes étaient désormais identifiées, permettant de soulager la frustration des familles alors que la coutume musulmane veut que les morts soient enterrés le plus rapidement possible, généralement dans les 24 heures suivant le décès.

Les armes semi-automatiques désormais interdites

Jacinda Ardern avait promis immédiatement après le carnage un durcissement d'une législation qui avait permis au tueur d'acheter en toute légalité l'arsenal ayant servi à l'attaque, y compris des armes semi-automatiques. "Toutes les armes semi-automatiques utilisées dans l'attaque terroriste de vendredi seront interdites dans ce pays", a déclaré la cheffe du gouvernement en détaillant toute une panoplie de mesures qui concrétisent sa promesse. 

Les chargeurs à grande capacité et autres dispositifs qui permettent des tirs plus rapides seront également hors la loi. La réforme de la législation sera présentée au Parlement début avril mais dans l'intervalle, des mesures provisoires empêcheront toute ruée sur les armes, ce qui signifie qu'une interdiction de facto est déjà en vigueur.

L'attaque a provoqué de nombreux débats, tant en Nouvelle-Zélande qu'à l'étranger, sur l'accès aux armes et l'utilisation des réseaux sociaux par les extrémistes. Le bannissement par Wellington des armes de type militaire ne devrait pas manquer d'alimenter la controverse. Sur Twitter, des internautes américains rendaient hommage à la réaction rapide de Jacinda Ardern tandis que d'autres montaient au créneau pour défendre leur droit constitutionnel à s'armer. 

Les proches des victimes continuent de leur dire adieu

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de personnes se sont rassemblées sous un ciel gris pour faire leurs adieux à de nouvelles victimes du tueur, y compris une habitante de Christchurch convertie à l'islam et un homme âgé mort en tentant de saluer celui qui allait le tuer. Parmi les personnes rassemblées, des musulmans, des non musulmans, des écoliers et même des bikers. Un "Allah Akbar" retransmis par haut-parleur a donné le signal du départ de la cérémonie. Après des prières, les victimes ont été inhumées.

Dans un "manifeste" sur le "grand remplacement", théorie complotiste populaire dans les milieux d'extrême droite qui considère que les populations blanches européennes sont "remplacées" par des populations immigrées, le tueur avait dit vouloir attiser le conflit entre l'islam et l'occident. Mais à Christchurch, les fidèles de toutes les religions se sont réunis pour témoigner de leur solidarité, la ville étant recouverte de gerbes de fleurs et de messages d'unité.