Italie, Allemagne, Espagne : comment s'opère le déconfinement chez nos voisins ?

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Ugo Pascolo
Dans le "Grand journal du soir" ce dimanche, nos correspondant à Rome, Berlin et Barcelone font un point sur le déconfinement en Italie, Allemagne et en Espagne. Trois pays touchés à différents degrés par le coronavirus, qui ne procèdent pas de la même manière pour retourner à la normale.  

Si le déconfinement commence en France le 11 mai prochain, de nouveaux assouplissements ont eu lieu, ou vont avoir lieu prochainement, chez certains de nos voisins européens. C'est notamment le cas en Italie, en Allemagne, et en Espagne. Dans le "Grand journal du soir" d'Europe 1 ce dimanche, nos correspondants dans ces pays font un tour d'horizon de ces différents changements, et détaillent la façon dont ils sont perçus par les habitants.

En Italie, les familles pourront de réunir sous conditions

Deuxième pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19, l'Italie commence lundi un timide déconfinement, comme l'explique notre correspondante Blandine Hugonnet depuis Rome. Les réunions de famille sont de nouveau possibles, mais dans des conditions très strictes. Elles doivent se faire en petit comité et une seule personne à le droit de se déplacer, pour voir ses parents par exemple. Mais cela ne peut se faire qu'au sein d'une même région. Impossible donc, de partir trop loin de son domicile. Et une fois sur place, le respect des distanciations sociales et le port du masque restent obligatoires. 

Quant aux écoles, elles ne vont rouvrir qu'au mois de septembre, mais des ajustements sont prévus pour les examens. Ainsi, les lycéens italiens qui doivent passer cette année "la maturità", l'équivalent du baccalauréat, pourront se déplacer pour passer un seul et unique oral, qui déterminera leur note finale. Le même procédé va également être appliqué aux universités et aux partiels de fin d'année. 

En Allemagne, les écoles rouvrent dans certains Länder

Commencé il y a presque deux semaines, le "déconfinement" se poursuit le 4 mai en Allemagne avec une étape importante : la réouverture des écoles dans certains Länder, observe Hélène Kohl, notre journaliste à Berlin. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'il y a "un grand ouf de soulagement" national outre-Rhin. Pas aussi strict qu'en France, le confinement allemand permettait de se déplacer librement, mais interdisait les contacts. Les premiers assouplissements sont intervenus il y a 15 jours, soit le temps d'incubation du Covid-19. La tension était alors palpable dans le pays, et de nombreux scientifiques ont pris la parole, très inquiets de voir un relâchement dans la population. 

Mais les chiffres nationaux des victimes du coronavirus sont plutôt encourageants et le pays est au mieux face à une décrue de l'épidémie, au pire, un plateau. Néanmoins, il est toujours interdit de voyager entre différentes régions, et les trajets à proximité du domicile sont limités dans le temps. Il est donc impossible de dormir à l'extérieur de son domicile.

En Espagne, la timide réouverture de certains commerces

Après 48 jours d'un confinement très strict et très suivi, les Espagnols ont enfin pu mettre le nez dehors ce samedi. Pour éviter une cohue générale, un système de plages horaires a été mis en place, mais beaucoup de monde déambulait dans les rues, a pu constaté notre journaliste Henry de Laguérie depuis Barcelone. Difficile donc dans ces conditions de respecter les distances de sécurité sanitaire qui s'imposent. C'est pourquoi certaines villes, dont Barcelone, réfléchissent à réformer temporairement l'espace public, en élargissant notamment les trottoirs et en expulsant des voitures. 

Ce lundi 4 mai marque la timide réouverture de certains commerces, qui peuvent désormais recevoir des clients sur rendez-vous. C'est notamment le cas des coiffeurs. De leurs côtés, les restaurants commencent à vendre des repas à emporter. Mais le vrai changement interviendra le 11 mai prochain, quand les Espagnols pourront de nouveau voyager. Toutefois, ces déplacements seront limités à une province.