«Il faut tenir et faire bonne figure devant les enfants» : une habitante de Tel-Aviv témoigne après qu'un missile iranien a soufflé son appartement
Laura, une habitante de Tel-Aviv, raconte la nuit cauchemardesque qu'elle vient de vivre, avec la perte de son appartement. Du traumatisme causé par le bruit du missile iranien, à son relogement express grâce à la solidarité, elle témoigne et explique qu'elle doit tenir "et faire bonne figure devant les enfants". Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
"On n'a plus d'appartement, on n'a plus rien, mais on est en vie." Habitante de Tel Aviv, Laura a dû se réfugier avec mari et enfants cette nuit dans un abri proche de son immeuble alors qu'une alerte a retenti. Un geste qui lui a sauvé la vie, puisque son appartement a été soufflé par un missile iranien. Elle qui expliquait vendredi se sentir "protégée" au micro d'On marche sur la tête grâce au Dôme de fer, témoigne de sa situation très complexe, et de la force qu'elle puise pour sa famille.
"On était dans notre abri et on a ressenti un boom qu'on a entendu qui a été traumatisant. Les fenêtres de l'abri ont explosé, ça nous a transpercés. Et en fait, avec mon mari, on s'est regardé et on s'est dit, 'Ok, l'immeuble a été touché, il n'existe plus rien autour de nous'", raconte la mère de famille. "Moi, j'ai fait une petite crise de panique parce que j'ai vu mes enfants et que ça m'a traumatisé de me dire qu'à cause de moi, ils vivent ça. J'ai été traumatisée de ça et encore aujourd'hui, j'ai du mal à les regarder et à me dire que je leur ai imposé ça."
"On s'est mis en mode guerrier"
Mais "à partir du moment où mes enfants se sont réveillés", Laura a "pris une autre personnalité". "On s'est mis en mode guerrier avec mon mari : il faut qu'on trouve un nouveau logement, il faut qu'on trouve de quoi mettre nos enfants à l'abri, il faut qu'on les protège au maximum, il faut qu'on avance", énumère-t-elle. "Maintenant, c'est vrai que là, j'appréhende. Mes enfants sont avec moi. On est dans l'appartement qu'on nous a gentiment prêté."
Et de continuer : "J'appréhende la prochaine alarme. Je ne sais pas comment je vais réagir. Avant, je les prenais entre guillemets à la cool parce que je savais que j'allais me protéger. Là, j'ai peur d'entendre des boums. J'ai très peur. J'appréhende un peu cette nuit. Mais de toute façon, on n'a pas le choix, l'espace aérien est fermé. Donc, on ne peut rien faire, on ne peut pas fuir. Il va falloir qu'on continue à se mettre à l'abri, à faire bonne figure pour les enfants et tenir."