Israël visé par des frappes iraniennes meurtrières, quatrième nuit d'offensive sur l'Iran
L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins cinq morts selon les secours, et 92 blessés, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.
Les informations à retenir :
- L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins cinq morts selon les secours, et 87 blessés.
- L'armée israélienne a affirmé lundi avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l'unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution iraniens.
- L'Iran condamne l'attaque israélienne contre la TV d'Etat: "un acte ignoble et un crime de guerre"
- Téhéran dit que Donald Trump pourrait arrêter les attaques israéliennes "avec un seul coup de fil"
- L'Iran promet de continuer à frapper Israël jusqu'à l'arrêt des attaques
La télévision d'Etat iranienne annonce une nouvelle salve de missiles sur Israël
La télévision d'Etat iranienne a annoncé lundi soir une nouvelle salve de missiles sur Israël, au quatrième jour d'une escalade militaire entre l'Iran et Israël, son ennemi juré.
"Une nouvelle salve de missiles contre les territoires occupés débute", a indiqué la télévision, en référence à Israël, Etat non reconnu par le pouvoir iranien.
Tuer l'ayatollah Khamenei "mettra fin au conflit", pour Netanyahu
Tuer l'ayatollah Ali Khamenei "mettra fin au conflit" entre Israël et l'Iran, a déclaré lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine ABC.
"Cela ne mènera pas à une escalade du conflit, cela mettra fin au conflit", a répondu le dirigeant israélien, interrogé sur l'opposition de Donald Trump à un plan israélien visant à éliminer le guide suprême iranien. A la question de savoir si Israël allait effectivement viser Khamenei, Benjamin Netanyahu a répondu que son pays "faisait ce qu'il avait à faire".
L'Iran promet de continuer à frapper Israël jusqu'à l'arrêt des attaques
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé lundi que les forces iraniennes continueraient de "pilonner" Israël jusqu'à ce que les attaques contre la République islamique cessent.
"Nos puissantes forces armées montrent au monde que les criminels de guerre cachés dans des abris à Tel-Aviv ne resteront pas impunis pour leurs crimes", a écrit Abbas Araghchi sur X. "Nous continuerons de pilonner ces lâches aussi longtemps qu'il le faudra pour qu'ils cessent de tirer sur notre peuple", a-t-il ajouté.
Téhéran dit que Donald Trump pourrait arrêter les attaques israéliennes "avec un seul coup de fil"
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que le président américain Donald Trump serait en mesure d'arrêter les attaques d'Israël contre l'Iran avec "un seul coup de fil".
"Il suffit d'un seul coup de téléphone de Washington pour museler quelqu'un comme (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu. Cela peut ouvrir la voie à un retour à la diplomatie", a-t-il déclaré dans un message publié sur X, en se demandant si Trump "prend au sérieux la diplomatie et est intéressé d'arrêter la guerre".
"Israël doit mettre fin à son agression, et en l'absence d'une cessation totale de l'agression militaire contre nous, nos ripostes continueront", a-t-il ajouté.
L'Iran condamne l'attaque israélienne contre la TV d'Etat: "un acte ignoble et un crime de guerre"
Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné l'attaque menée lundi par Israël contre le bâtiment de la télévision d'Etat iranienne, en estimant qu'il s'agit d'un "acte ignoble et un crime de guerre".
"Le Conseil de sécurité de l'ONU doit maintenant agir pour empêcher l'agresseur génocidaire de commettre d'autres atrocités contre notre peuple", a ajouté le porte-parole du ministère, Esmaeil Baqaei.
Nouvelles attaques iraniennes en Israël
Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait. La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés. Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.
Des immeubles d'habitation éventrés à Tel-Aviv
À Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.
La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de cinq morts et 92 blessés dans quatre sites du centre du pays. Cette salve a répondu à des frappes israéliennes qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.
Israël dit avoir frappé des centres de commandement des Gardiens de la Révolution à Téhéran
L'armée israélienne a affirmé lundi avoir frappé à Téhéran des centres de commandement de la Force Qods, l'unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution iraniens. L'aviation "a frappé des centres de commandement appartenant à la Force Qods (du corps des Gardiens de la Révolution islamique) grâce aux informations précises du service de renseignement" de l'armée israélienne, a indiqué l'armée dans un communiqué, précisant que les cibles étaient localisées à Téhéran.
Israël a dit viser "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est. Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé. Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.
Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions. Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.
Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications. Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.
L'Iran a annoncé la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution
Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir. Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.
La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures. "Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.
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Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays. "Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".
"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam. Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.
Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".
Des stands israéliens d'armement interdits d'accès sur décision du gouvernement français au Salon du Bourget
Le gouvernement français a ordonné de condamner l'accès aux stands de cinq industriels israéliens de l'armement exposant des "armes offensives" au salon aéronautique du Bourget (région parisienne), a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Les stands d'Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d'être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.
Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une "décision scandaleuse et sans précédent", qui créée une "ségrégation" à l'encontre des exposants israéliens.
Appels à négocier
Également dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.
M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre). Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran. Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les États-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".