Guerre en Ukraine : Macron et Zelensky signent une lettre d'intention prévoyant l'achat par Kiev de jusqu'à 100 Rafale
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, reçu ce lundi à Paris, ont signé un accord prévoyant l'achat par l'Ukraine de jusqu'à 100 Rafale, de défense antiaérienne et de drones, a annoncé l'Élysée.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a officialisé lundi à Paris une déclaration d’intention avec Emmanuel Macron ouvrant la voie à l’acquisition de Rafale français, jusqu'à 100, et de nouveaux systèmes de défense antiaérienne. Le chef de l'État ukrainien a salué un texte "historique", qui permettrait à son armée de se doter pour la première fois de l’avion de combat tricolore.
Les deux chefs d’État se sont retrouvés sur la base aérienne de Villacoublay, où industriels et militaires français ont présenté au dirigeant ukrainien les équipements concernés. Le document signé prévoit de structurer, sur une période d’une dizaine d’années, une coopération en matière d’achats de matériel neuf. Selon l’Élysée, il pourrait s’agir d’environ 100 Rafale avec leurs armements, du futur système SAMP-T nouvelle génération, actuellement en développement, ainsi que de radars modernes.
Renforcer durablement l’aviation de combat et la défense aérienne ukrainiennes
La présidence française évoque également la fourniture éventuelle de bombes guidées AASM Hammer et de drones supplémentaires. Dès dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky avait annoncé un accord permettant de renforcer durablement l’aviation de combat et la défense aérienne ukrainiennes. Il avait déjà signé en octobre une lettre d’intention pour l’achat de 100 à 150 avions suédois Gripen.
En diversifiant ses options, Kiev cherche à dépasser la logique des dons d’armement fournis par ses alliés depuis le début de l’invasion russe en février 2022, et à préparer les capacités militaires du pays au-delà du conflit. Cette nouvelle visite de Zelensky en France, la neuvième depuis le début de la guerre, intervient alors que la situation sur le front se dégrade avec l’hiver approchant. Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes russes ont fait au moins trois morts dans la région de Kharkiv, d’après les autorités locales.
Une livraison pas avant 2029 ?
Sauf qu'une telle livraison de 100 Rafale ne pourrait pas avoir lieu avant plusieurs mois, voire plusieurs années. Le carnet de commande de l'avionneur Dassault est déjà plein. Il lui reste encore environ 200 avions de chasse à livrer avec un rythme de production d'environ une trentaine par an même si Dassault vise cinq pièces par mois.
Impossible en revanche de prélever des Rafales sur la centaine dont dispose l'armée française. Ces avions de chasse sont déjà en suractivité de l'ordre de 15%, selon l'armée de l'air. Dans un scénario optimiste, l'Ukraine recevrait ses premiers exemplaires à l'aube des années 2029-2030.
Reste une question, qui va payer ? L'Ukraine n'a pas les fonds et les Américains ne devraient pas mettre la main à la poche pour financer l'armement européen. Si cet "accord historique", comme le dit le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky, venait à se concrétiser, c'est aussi une manière d'assurer une protection à l'Ukraine à moyen terme et lui permettre d'avoir des garanties de sécurité dans la perspective d'une signature d'un éventuel cessez-le-feu.
"Ce soutien à l'Ukraine est un engagement profond pour notre sécurité collective. L'objectif est de déployer une force de réassurance en retrait de la ligne de contact pour dissuader d'une nouvelle agression russe. Si l'Ukraine n'est pas forte et crédible, la Russie violera de futurs accords de paix", a expliqué Emmanuel Macron en conférence de presse.