L'armée russe pourrait se massifier dans le Donbass, en réaction à ses échecs militaires. 2:10
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William Molinié , modifié à
Si l’armée ukrainienne a mené avec succès une contre-offensive face à Moscou, elle ne ferait pas le poids face à l’envoi des nouvelles recrues décidées par Vladimir Poutine dont l’objectif est d’envoyer 300.000 hommes sur le front. Une submersion qui pourrait avoir raison d'une armée ukrainienne bien équipée et combative.

Comment se préparer à l’arrivée massive de renforts russes sur le front de l’Est ? Alors que Vladimir Poutine a décrété la mobilisation partielle qui vise à envoyer au front 300.000 hommes, la moitié d'entre eux pourrait servir à régénérer l’armée russe décimée sur le front de la guerre en Ukraine. L'autre moitié viendrait densifier le champ de bataille. Ce scénario est étudié de près par les états-majors occidentaux.

Concrètement, Vladimir Poutine pourrait puiser dans ce que les stratèges militaires appellent "la masse" pour submerger l'Ukraine. En clair, si lors de la prochaine grande manœuvre, qui sera sans doute initiée au début de l’hiver prochain, les Russes doublaient voire triplaient leur présence militaire dans le Donbass, l’armée ukrainienne serait forcée de reculer, en dépit de sa combativité. Elle ne ferait tout simplement par le poids face aux colonnes de chars russes T-62 et T-72. Il s’agit de matériel ancien, mais le Kremlin détient des réserves de plusieurs milliers d’unités.

Rapport de force d’un défenseur pour trois attaquants

"Les Ukrainiens pourront bien détruire les cinq voire les dix premiers chars de la colonne avec les armes occidentales. Mais derrière, il en restera toujours des centaines", fait remarquer une source militaire. La norme du rapport de force est de trois attaquants - un appui, une couverture et un acteur principal - contre un seul défenseur. Elle est démultipliée en zone urbaine et peut grimper à 10 contre 1. 

Mais avec ses 25 millions de russes mobilisables, Moscou est en mesure, sur le papier du moins, d’atteindre voire de dépasser ce rapport de force. Menace que Volodymyr Zelenski ne cesse de rappeler aux pays occidentaux.