Guerre en Ukraine : entre Américains et Européens, deux visions différentes pour l'obtention d'un accord de paix
Portés par leurs dernières réunions diplomatiques, Américains et Européens planchent pour trouver des garanties de sécurité accordées à l'Ukraine, pour dissuader Moscou de toute nouvelle agression en cas de paix. Troupes européennes sur le sol ukrainien, aide militaire, adhésion à l'Union européenne... Si plusieurs options sont sur la table, à chacun sa proposition.
C’est l’un des grands sujets au cœur des efforts diplomatiques pour la résolution du conflit en Ukraine : les garanties de sécurité accordées à Kiev, pour dissuader Moscou de toute nouvelle agression en cas de paix. Après les pays de la coalition des volontaires mardi, ce sont les chefs d’états-major de l’Otan qui se réunissaient ce mercredi pour en discuter. Et l’Ukraine et l’Europe veulent aller vite.
Éviter une démilitarisation de l'Ukraine
La première de ces garanties de sécurité c’est d’assurer un soutien sans faille au réarmement et à la régénération de l’armée ukrainienne, avec, en prime, une contribution à la montée en puissance de ses équipements militaires. Il faut à tout prix éviter une démilitarisation de l’Ukraine, estime le géopolitologue Cyril Bret.
"C'est déjà sans doute une exigence russe, la démilitarisation, soit d'une partie, soit de la totalité de l'Ukraine. Et ça, c'est un point sur lequel les Européens, les Américains doivent être extrêmement fermes pour l'entrée en négociation avec la Russie", rappelle le spécialiste.
Des points de désaccords
L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne pourrait aussi constituer une forme de garantie de sécurité, sauf que c’est une ligne rouge pour Moscou. Tout comme le déploiement de forces européennes en Ukraine après un éventuel accord de paix. L'option reste tout de même sur la table : avancée plusieurs fois par Emmanuel Macron ces derniers jours, elle est cependant rejetée par l’Allemagne, la Pologne et l’Italie.
Et sur ce point, les Européens ne pourront pas compter sur les États-Unis. Donald Trump rejette lui aussi l’envoi de troupes, tout en se disant prêt à une aide aérienne et à livrer des armes. Un accord de 90 milliards de dollars serait d'ailleurs sur la table entre Washington et Kiev.
Le niveau de participation américain reste pour l’instant encore flou, Donald Trump affirmant que ce sont avant tout les pays européens qui doivent fournir les garanties de sécurité… en coordination avec les États-Unis.