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avec AFP , modifié à
De nouvelles tractations débutent mardi à Istanbul pour tenter de mettre fin à la guerre qui sévit en Ukraine depuis l'invasion russe il y a plus d'un mois, tandis que les forces ukrainiennes affirment résister aux assauts russes sur de grandes villes et même avoir repris du terrain. Europe 1 fait le point sur la situation au 34e jour de l'invasion russe.
L'ESSENTIEL

Pour tenter de mettre fin à la guerre qui sévit en Ukraine depuis l'invasion russe il y a plus d'un mois, de nouvelles tractations débutent à Istanbul, en Turquie. Les délégations russe et ukrainienne ont entamé leurs négociations mardi matin, après avoir été accueillies par le président turc qui les a exhortées à mettre un terme à la "tragédie" que constitue l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Moscou. C'est la première fois que les délégations des deux pays, arrivées la veille en Turquie, se retrouvent en présence après plusieurs rounds de pourparlers en visioconférence.

Les principales informations :

- Un entretien téléphonique a eu lieu entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à 16h30

- Des signaux "positifs" aux pourparlers russo-ukrainiens, selon Zelensky

- Reprise des évacuations à Marioupol

- Kiev acceptera la neutralité si elle obtient un "accord international" garantissant sa sécurité

- Les forces ukrainiennes regagnent du terrain

- Zelensky dénonce "un crime contre l'humanité" à Marioupol

Pas d'opération humanitaire à Marioupol

Les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l'armée russe, ne "sont pas réunies à ce stade", a annoncé l'Elysée après un entretien entre les présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.

Le chef de l'Etat français a présenté cette opération d'évacuation - proposée par la France, la Turquie et la Grèce - à son homologue russe qui a dit "qu'il allait y réfléchir" avant de donner une réponse, a ajouté la présidence.

Les "nationalistes ukrainiens" doivent "déposer les armes"

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place.

"Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes", a indiqué M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.

D'après cette source, M. Poutine a informé son homologue français des "mesures prises par l'armée russe pour fournir une aide humanitaire d'urgence et assurer l'évacuation sécurisée de civils" en Ukraine.

Le Kremlin ajoute que les deux dirigeants ont évoqué les pourparlers russo-ukrainiens de mardi à Istanbul et les questions liées à la décision de Moscou d'exiger le paiement en roubles de ses exportations de gaz. "Il est convenu de poursuivre les contacts" entre MM. Poutine et Macron, a ajouté le Kremlin.

Les forces ukrainiennes affirment résister aux assauts russes sur de grandes villes et même avoir repris du terrain, comme à Irpin, près de la capitale Kiev. Lundi, les autorités du pays s'inquiétaient d'une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol, où au moins 5.000 personnes auraient déjà péri.

Les attaques russes contre Marioupol, "un crime contre l'humanité" pour Zelensky

Les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité", a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky mardi, au moment où s'est ouvert un nouveau round de négociations entre Russie et Ukraine. "Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète", a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement danois, accusant Moscou de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.

"Ils font même sauter des abris alors qu'ils savent pertinemment que des civils s'y cachent, des femmes, des enfants et des vieillards", a affirmé le président ukrainien devant la Première ministre et les députés du pays nordique.

Des signaux "positifs" aux pourparlers russo-ukrainiens, selon Zelensky

Les signaux en provenance des négociations russo-ukrainiennes de mardi en Turquie sont "positifs", mais l'Ukraine n'a pas pour autant "l'intention de relâcher" ses efforts militaires, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans ce contexte, "il ne faut pas s'attendre à ce que les négociations (entre Kiev et Moscou) entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu'une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous", a encore dit le président ukrainien.

Reprise des évacuations à Marioupol

L'Ukraine a annoncé mardi une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de "provocations" russes. "Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram.

Kiev acceptera la neutralité si elle obtient un "accord international" garantissant sa sécurité

L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué mardi le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

Le négociateur en chef, David Arakhamia, a estimé qu'après ces pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, les conditions étaient "suffisantes" pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

Moscou va réduire "radicalement" son activité militaire en Ukraine

La Russie a promis mardi de "radicalement" réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens "substantiels" à Istanbul. 

"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, à l'issue des discussions.

Une reprise de terrain par les forces ukrainiennes

Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi soir qu'Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été "libérée" des forces russes. "Les occupants sont repoussés d'Irpin, repoussés de Kiev. Cependant, il est trop tôt pour parler de sécurité dans cette partie de notre région. Les combats continuent. Les troupes russes contrôlent le nord de la région de Kiev, disposent de ressources et de main-d'œuvre", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo lundi soir.

Dans les régions de Tchernigiv, Soumy, Kharkiv, du Donbass, et dans le sud de l'Ukraine, "la situation reste partout tendue, très difficile", a-t-il souligné. L'état-major ukrainien a affirmé en début de nuit mardi que ses troupes avaient "bloqué la progression de l'ennemi dans la région de Tchernigiv". "L'ennemi est affaibli, désorienté, la plupart n'a plus de soutien logistique et se trouve coupée du gros des troupes", a-t-il relevé sur la situation de l'armée russe en général.