Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 462e jour de l'invasion russe

Kiev
Kiev a été la cible de nombreuses attaques russes nocturnes ces derniers jours. (Illustration) © Oleksii Chumachenko / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP , modifié à
Au 463e jour de l'invasion russe, au moins trois personnes sont mortes, dont un enfant, à Kiev, après de nouvelles frappes contre la capitale ukrainienne. Côté russe, le Kremlin affirme avoir repoussé une tentative d'"invasion" ukrainienne.
L'ESSENTIEL

L'armée russe a affirmé jeudi avoir repoussé avec son aviation et son artillerie une tentative ukrainienne d'"invasion" d'une région russe frontalière impliquant plusieurs dizaines de militaires et des chars.

"Après d'intenses bombardements d'installations civiles dans la région de Belgorod, des groupes terroristes ukrainiens comptant jusqu'à deux compagnies d'infanterie motorisée renforcées par des chars ont tenté d'envahir le territoire russe", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

Les informations à retenir :

  • De nouvelles frappes russes à Kiev ont fait trois morts, dont un enfant.
  • Du côté de la Russie, les bombardements se sont intensifiés dans la région frontalière de Belgorod.
  • La Russie a affirmé avoir repoussé une tentative d'"invasion" ukrainienne.

Russie : des évacués des zones frontalières bombardées arrivent dans des centres d'hébergement temporaires

Des personnes fuyant les bombardements sur la ville de Chebekino dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, ont commencé à arriver dans des centres d'hébergement, a indiqué jeudi le gouverneur, au moment où l'armée russe dit avoir repoussé une attaque contre sa frontière.

"Le plus grand centre d'hébergement temporaire municipal se remplit progressivement, donc tous les arrivants de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d'autres centres inoccupés", a indiqué Viatcheslav Gladkov sur Telegram.

Frappes ukrainiennes sur une région russe : "Pas une seule" condamnation internationale, accuse le Kremlin

Le Kremlin a dénoncé une absence de critiques internationales après des frappes ukrainiennes sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, où la Russie a affirmé jeudi avoir repoussé une attaque d'ampleur.

"La communauté internationale a toutes les possibilités de voir des images, de lire des articles où l'on décrit les frappes sur des immeubles résidentiels", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Et toujours pas un seul mot qui critiquerait ou condamnerait le régime de Kiev pour cela", a-t-il accusé.

 

Des frappes russes contre Kiev ont fait trois morts, dont un enfant

La Russie a lancé une attaque aérienne sur Kiev tôt jeudi, tuant au moins trois personnes, dont un enfant, et semant la terreur dans la capitale ukrainienne après une semaine de frappes. L'attaque de jeudi, qui a commencé vers 03H00 locales (00H00 GMT), a tué un enfant et blessé une dizaine de personnes, selon l'administration militaire de Kiev. Plusieurs missiles russes avaient été tirés en direction de la capitale ukrainienne cette semaine et lundi, une attaque diurne inhabituelle sur la ville avait conduit les habitants à se mettre à l'abri.

"Toutes les cibles aériennes détectées ont été détruites par les forces et les moyens de notre défense aérienne", a déclaré jeudi l'administration militaire de Kiev. "Malheureusement, la chute de débris provoque des pertes humaines et des destructions", a-t-elle précisé. Selon la même source, citant des rapports préliminaires, les armes utilisées lors de l'attaque de jeudi sont des missiles de croisière et des missiles balistiques.

Enfants évacués

La Russie avait déclaré mercredi qu'elle évacuait des centaines d'enfants de villages en raison de l'intensification des bombardements dans la région frontalière de Belgorod, où la situation a été jugée "alarmante" par le Kremlin. Mercredi soir, au moins deux personnes ont été blessées dans la ville russe de Shebekino à la suite d'un bombardement par l'armée ukrainienne, a fait savoir le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov. "La nuit est encore tendue pour Shebekino. Les soldats ukrainiens ont bombardé la ville pendant une heure", a-t-il écrit sur Telegram, ajoutant qu'un des deux hommes blessés se trouve dans un état grave.

Plus d'un an après le début de son opération militaire en Ukraine, la Russie a vu se multiplier les attaques sur son sol, avec une incursion sans précédent la semaine passée dans la région méridionale de Belgorod et une attaque de drone sur Moscou mardi. Les autorités ont commencé à évacuer les enfants des districts frontaliers de Shebekino et Graivoron, a déclaré le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov sur Telegram. "La question de la sécurité des enfants dans ces deux districts est très importante", avait déclaré Viatcheslav Gladkov. "Nous tous, adultes, sommes très inquiets", a-t-il ajouté.

Cet aveu d'inquiétude de la Russie survient au moment où Moscou semble incapble d'enrayer les attaques sur son sol, et que l'Ukraine est en train d'achever les préparatifs de sa contre-offensive contre les forces russes. Les tensions entre la Russie et l'Occident se sont encore aggravées mercredi, lorsque l'Allemagne a annoncé qu'elle réduirait considérablement la présence diplomatique de Moscou sur son sol, en réponse à une mesure similaire prise par le Kremlin. Moscou a qualifié la décision de l'Allemagne d'"irréfléchie" et a promis de réagir.

Les autorités russes ont récemment décidé de diminuer, à compter du mois de juin, le nombre des personnes que l'Allemagne peut envoyer ou employer en Russie dans son ambassade ou dans des institutions actives, contraignant au départ des centaines de ressortissants allemands.

En Russie, une région frontalière de l'Ukraine visée par des "frappes ininterrompues"

Une ville de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, est visée depuis plusieurs heures par des "frappes ininterrompues" qui ont fait huit blessés, a indiqué jeudi le gouverneur local, Viatcheslav Gladkov. "C'est une mauvaise matinée dans la région de Belgorod", a lancé Viatcheslav Gladkov sur Telegram. "Chebekino fait face à des frappes ininterrompues" aux lance-roquettes, a-t-il poursuivi, en accusant les forces ukrainiennes de bombarder "le centre et les périphéries" de la ville. "Huit personnes ont été blessées. Il n'y a pas de morts", a-t-il précisé.

Le bilan initial dévoilé par le gouverneur faisait état de cinq blessés, parmi lesquels un policier. "Bien sûr, la vie des civils, de la population est menacée. Avant tout, à Chebekino et dans les villages avoisinants", a souligné Viatcheslav Gladkov, en précisant que des évacuations allaient être organisées dès que "la situation se sera calmée". "L'administration des districts et des villes s'occupe de l'évacuation des gens. Mais on ne peut pas le faire sous les bombardements", a-t-il expliqué.

Selon Viatcheslav Gladkov, "l'ennemi n'a pas pénétré sur le territoire de la région de Belgorod", mais "des frappes en masse sont en cours". Il a ainsi démenti les informations diffusées jeudi matin par certaines chaînes Telegram affirmant que les forces ukrainiennes auraient réalisée une "percée" présumée dans la région de Belgorod. "La situation à Chebekino est difficile en ce moment, il y a des frappes, on entend le bruit des affrontements. Les forces armées russes font leur travail, mais il n'y a aucune percée des forces ukrainiennes", a assuré pour sa part une cellule de crise mise en place dans la région par les autorités.

La région de Belgorod a été le théâtre la semaine dernière d'une spectaculaire incursion d'hommes armés venus d'Ukraine qui a suscité un choc en Russie. Depuis, plusieurs zones de la région situées à proximité immédiate de la frontière subissent des tirs nourris de mortier et d'artillerie, ainsi que des attaques de drones, selon les autorités locales. Mercredi, les autorités ont annoncé avoir commencé l'évacuation des enfants de certaines zones frontalières de l'Ukraine intensivement bombardées depuis plusieurs jours, s'alarmant d'une "détérioration de la situation".

Selon Viatcheslav Gladkov, 200 personnes, parmi lesquelles des mères avec des enfants en bas âge, devaient quitter jeudi la région de Belgorod et 600 personnes vont être évacuées samedi pour s'installer dans un logement temporaire dans d'autres villes russes. Les bombardements et incursions se sont multipliés ces dernières semaines en Russie alors que Kiev dit préparer une contre-offensive d'ampleur destinée à repousser les forces russes des territoires qu'elles occupent en Ukraine.