Volodymyr Zelensky 2:50
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Antonino Galofaro avec AFP / Crédit photo : ROBIN VAN LONKHUIJSEN / ANP MAG / ANP via AFP , modifié à
Au 444e jour de l'invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est en visite à Rome ce samedi. Il doit rencontrer les plus hauts dirigeants italiens, dont le président Sergio Mattarella, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, ainsi que le pape François. 
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé samedi à Rome pour une visite au cours de laquelle il rencontrera les plus hauts dirigeants italiens, dont le président Sergio Mattarella, ainsi que le pape François. Volodymyr Zelensky, qui a été accueilli à l'aéroport militaire de Ciampino par le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani, a indiqué sur Twitter qu'il rencontrerait par la suite la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni puis le pape François.

"Aujourd'hui à Rome. Je rencontre le président de l'Italie Sergio Mattarella, le Premier ministre d'Italie Giorgia Meloni et le pape. Une visite importante pour se rapprocher de la victoire de l'Ukraine", a écrit Volodymyr Zelensky sur Twitter. "L'Italie souhaite la bienvenue au président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky. Nous renouvelons notre engagement aux côtés du peuple ukrainien, en défense de la liberté et de la démocratie", a tweeté pour sa part Antonio Tajani.

Les informations à retenir :

  • Volodymyr Zelensky est ce samedi en déplacement à Rome, où il doit rencontrer le pape François.
  • L'Allemagne a annoncé qu'elle préparait un nouveau plan d'aide militaire pour l'Ukraine de 2,7 milliards d'euros.
  • La Russie a accusé samedi l'armée ukrainienne d'avoir utilisé la veille des missiles britanniques de longue portée Storm Shadow, promis par Londres jeudi à Kiev, pour viser "des cibles civiles".
  • Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé samedi les Etats de l'UE à "accélérer" leurs livraisons d'armes aux forces ukrainiennes et à leur fournir des munitions d'artillerie à longue portée.
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va se rendre dimanche en Allemagne pour y rencontrer notamment les dirigeants de la première économie européenne.
  • Au moins deux personnes ont été tuées samedi et 10 autres blessées, dont des enfants, dans une frappe russe à Kostiantynivka, une ville située à 25 km au sud-ouest de Bakhmout, sur le front est en Ukraine.

La visite du président ukrainien se déroulera sous haute sécurité, de nombreuses patrouilles de police circulant en ville tandis que des motards des forces de l'ordre attendent garés à des angles de rues stratégiques, a constaté l'AFP. Des tireurs d'élite ont également été déployés sur les toits et une interdiction de survol de la ville, y compris pour des drones non autorisées, a été décrétée.

Le pape, âgé de 86 ans, qui a déjà accueilli Volodymyr Zelensky au Vatican en février 2020, a appelé à de très nombreuses reprises à la paix en Ukraine et prie pour ses victimes presque chaque semaine lors de son audience générale. Le mois dernier, il a rencontré le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, qui l'a invité en Ukraine et lui a demandé son aide pour le retour des enfants emmenés de force en Russie.

Ce samedi, en recevant des ambassadeurs au Vatican, le pape a de nouveau rappelé "la guerre en Ukraine qui porte des souffrances et des morts indicibles". Le président ukrainien rencontrera en milieu de journée Giorgia Meloni qui s'était rendue en février à Kiev pour confirmer le soutien de l'Italie à l'Ukraine, en dépit des liens étroits que la péninsule entretenait avec la Russie avant son invasion du territoire ukrainien en février 2022.

"J'ai voulu (venir à Kiev) pour réitérer le soutien total de l'Italie à l'Ukraine face à l'agression russe, et réaffirmer que l'Italie n'a pas l'intention de faiblir", avait alors déclaré Mme Meloni durant une conférence de presse avec Voldymyr Zelensky.

Zelensky remercie le pape pour "l'attention" portée à la "tragédie de millions d'Ukrainiens"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit samedi remercier le pape François pour "l'attention qu'il porte" à la "tragédie de millions d'Ukrainiens", à l'issue d'une rencontre entre les deux hommes au Vatican. "Je lui suis reconnaissant pour l'attention qu'il porte personnellement à la tragédie de millions d'Ukrainiens", a déclaré le président ukrainien sur Telegram, disant avoir échangé sur le sort des "dizaines de milliers d'enfants déportés", selon Kiev, par la Russie. "Nous devons tout mettre en œuvre pour les ramener chez eux", a-t-il appuyé au sujet des enfants déportés dont Kiev évalue officiellement le chiffre à au moins 20.000.

Le président ukrainien a aussi affirmé avoir évoqué avec le pape François "la formule de paix" en 10 points soutenue par Kiev depuis plusieurs mois mais que Moscou a balayé à plusieurs reprises. "Je (lui) ai proposé de rejoindre sa mise en œuvre" et de soutenir une telle initiative, a-t-il dit.

Les entretiens, d'une durée de 40 minutes, ont porté "sur la situation humanitaire et politique en Ukraine provoquée par la guerre", a indiqué le Vatican dans un communiqué à l'issue de la rencontre. Le pape et le président ukrainien "sont convenus de la nécessité de poursuivre les efforts en soutien à la population". "Le pape a plus particulièrement souligné la nécessité urgente de gestes d'humanité à l'égard des personnes les plus fragiles, victimes de ce conflit", conclut le bref communiqué.

Le président Zelensky au Vatican pour rencontrer le pape François

Volodymyr Zelensky a été reçu par le pape après des rencontres avec le président italien Sergio Mattarella et la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni qui ont réitéré le plein soutien de la péninsule à Kiev dans sa lutte contre l'agression russe. Le président ukrainien a remercié l'Italie pour son aide "à sauver les vies". "Tout ce que nous faisons, nous le faisons ensemble. Et cela protège nos familles ukrainiennes, les enfants, les habitations de nos civils et les vies de nos soldats", a-t-il dit devant la presse à Giorgia Meloni.

"Je ne suis pas venu pour me plaindre, je suis venu parler de notre coopération et vous remercier une fois encore pour votre aide, pour le bien de notre pays car nous voulons la paix", a déclaré le président ukrainien. "L'Italie a fait une chose importante en renforçant son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cela prive l'État terroriste de la possibilité de faire pression sur vous", a-t-il ajouté. "Vous êtes très forts, il n'y a pas moyen de vous manipuler, c'est très important", a-t-il lancé à Giorgia Meloni.

"Je suis convaincue que l'Ukraine gagnera et renaîtra plus forte, plus orgueilleuse et plus prospère", a répondu la cheffe du gouvernement italien. "Nous continuerons à assurer notre soutien plein et total pour faciliter l'intégration progressive de Kiev dans l'Union européenne (...) nous sommes prêts à soutenir une ultérieure intensification du partenariat avec l'Otan", a ajouté Giorgia Meloni.

Deux morts et 10 blessés, dont des enfants, dans une frappe russe près de Bakhmout

Au moins deux personnes ont été tuées samedi et 10 autres blessées, dont des enfants, dans une frappe russe à Kostiantynivka, une ville située à 25 km au sud-ouest de Bakhmout, sur le front est en Ukraine, a annoncé le parquet. "À la suite du bombardement sur Kostiantynivka, deux personnes sont mortes et dix personnes ont été blessées", dont "deux adolescents de 15 et 16 ans", a indiqué le parquet ukrainien dans un communiqué publié sur Telegram. "Ils ont été transportés à l'hôpital", a-t-il poursuivi.

Kostiantynivka, une ville de 70.000 habitants avant la guerre, se situe proche de la ligne de front dans le Donbass ukrainien (est), une zone affichée comme objectif de conquête par Moscou. La ville est régulièrement bombardée par l'armée russe.

L'armée ukrainienne dit "avancer" autour de Bakhmout, Moscou affirme progresser dans la ville

L'armée ukrainienne a affirmé samedi "avancer" autour de Bakhmout, épicentre des combats avec les troupes russes dans l'est de l'Ukraine, tandis que Moscou assurait continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée. "L'opération défensive en direction de Bakhmout se poursuit. Nos soldats avancent dans certaines zones du front, et l'ennemi perd de l'équipement et des troupes", a indiqué sur Telegram le commandant des troupes terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky.

La veille, l'Ukraine avait dit avoir avancé de deux kilomètres autour de Bakhmout, ce que Moscou avait nié. Samedi, le ministère russe de la Défense n'a de son côté pas commenté les affirmations ukrainiennes, indiquant toutefois dans un communiqué que "des unités d'assaut ont libéré un quartier dans la partie nord-ouest de la ville d'Artiomovsk", le nom russe pour Bakhmout.

Volodymyr Zelensky en visite dimanche en Allemagne

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va se rendre dimanche en Allemagne pour y rencontrer notamment les dirigeants de la première économie européenne, a indiqué à l'AFP samedi une source gouvernementale à Berlin. Ce déplacement interviendra au lendemain de la visite que le président ukrainien effectue samedi à Rome et alors que le gouvernement allemand vient d'annoncer de nouvelles livraisons d'armes à Kiev pour un valeur de 2,7 milliards d'euros, incluant des chars, des blindés, des drones et des systèmes de défense antiaérienne.

Le programme de la visite n'a pas encore été officiellement dévoilé mais, selon des fuites dans les médias allemands, le chef de l'Etat ukrainien devrait s'entretenir notamment avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Volodymyr Zelensky doit aussi dan la journée se voir décerner le prix Charlemagne, distinction récompensant un engagement particulièrement marquant en faveur de l'entente en Europe.

Il n'est toutefois pas encore certain qu'il se rende à Aix-la-Chapelle pour le recevoir en personne. Cette ville se situe dans l'ouest de l'Allemagne près de la frontière belge, à des centaines de kilomètres de Berlin. "Pour la première fois dans sa longue histoire, le Prix Charlemagne reconnait avec cette récompense que la liberté et les principes fondamentaux de l'Europe doivent si nécessaire être défendus par la force", a souligné cette semaine le directeur du comité organisant le prix, Jürgen Linden, dans le quotidien allemand Tagesspiegel.

Josep Borrell presse l'UE de fournir à Kiev des armes à longue portée

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé samedi les Etats de l'UE à "accélérer" leurs livraisons d'armes aux forces ukrainiennes et à leur fournir des munitions d'artillerie à longue portée pour riposter aux tirs russes. "Les Ukrainiens ont des besoins spécifiques. Les Russes les bombardent de loin, alors ils doivent avoir la capacité d'atteindre la même distance, la même portée", a-t-il expliqué après un entretien avec le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba à Stockholm. Le gouvernement britannique a annoncé jeudi la fourniture de missiles de croisière Storm Shadow. Moscou a jugé cette décision "extrêmement dangereuse" car ces armes peuvent frapper à une distance de 500 km.

"Les principaux sujets de ma conversation avec les ministres des affaires étrangères de l'UE aujourd'hui seront les munitions d'artillerie à longue portée et les pourparlers d'adhésion à court terme", a expliqué le ministre ukrainien, invité à se joindre à la réunion des ministres européens des Affaires étrangères et de leurs homologues des pays de la région Indo-Pacifique. "Au lieu de demander quand la contre-offensive commencera, chacun doit se demander s'il a fait assez pour que la contre-offensive ukrainienne commence et soit couronnée de succès", a-t-il lancé avant sa rencontre avec Josep Borrell. "Dmytro Kouleba nous a expliqué la situation sur le terrain. Dans la région de Bakhmout (est, épicentre des combats avec les forces russes, où l'Ukraine revendique des gains), l'Ukraine a besoin d'environ 1.000 obus d'artillerie par jour (...) cela donne une idée de l'intensité des combats", a ensuite commenté le chef de la diplomatie européenne.

"Nous fournissons des armes et des munitions, mais nous devons accélérer les livraisons et reconstituer nos stocks", a-t-il insisté, en saluant l'aide militaire de 2,7 milliards d'euros accordée par l'Allemagne à Kiev.

Moscou accuse Kiev d'avoir visé "des cibles civiles" avec des missiles britanniques de longue portée

La Russie a accusé samedi l'armée ukrainienne d'avoir utilisé la veille des missiles britanniques de longue portée Storm Shadow, promis par Londres jeudi à Kiev, pour viser "des cibles civiles" dans la région de Lougansk sous contrôle russe, dans l'Est de l'Ukraine. "Le 12 mai, vers 18H30 (15H30), des avions de combat de l'armée de l'air ukrainienne ont lancé une attaque au missile contre l'entreprise de produits polymères Polypak et l'usine de transformation de viande Milam dans la ville de Lougansk", a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. "Des missiles air-air Storm Shadow fournis au régime de Kiev par le Royaume-Uni ont été utilisés pour cette frappe, malgré les déclarations de Londres selon lesquelles ces armes ne seraient pas utilisées contre des cibles civiles", a fustigé le ministère.

A la suite de la frappe, "un incendie s'est déclaré sur le site des entreprises alimentaires et chimiques de Lougansk", a encore indiqué le ministère russe, faisant état "de destruction d'immeubles résidentiels à proximité" et de "blessés, dont six enfants". C'est la première fois que la Russie fait état de frappes ukrainiennes avec ces missiles de longue portée, promis jeudi par Londres à Kiev, au moment où l'Ukraine dit achever ses préparatifs pour lancer une offensive visant à reconquérir les territoires occupés par Moscou dans l'Est et le Sud. Le Royaume-Uni est ainsi devenu cette semaine le premier pays à fournir des missiles de longue portée à l'Ukraine, une décision vue comme une "aggravation sérieuse" du conflit par la Russie.

L'Allemagne annonce des livraisons d'armes à l'Ukraine pour 2,7 milliards d'euros

Le gouvernement allemand a annoncé samedi préparer un nouveau plan d'aide militaire à l'Ukraine de 2,7 milliards d'euros, incluant la livraison de nombreux chars, blindés et système de défense anti-aérienne. "Nous souhaitons tous la fin rapide de cette guerre atroce de la Russie contre le peuple ukrainien, mais malheureusement elle n'est pas en vue. C'est pourquoi l'Allemagne apportera toute l'aide qu'elle pourra, aussi longtemps que nécessaire", a indiqué dans un communiqué le ministre de la Défense Boris Pistorius.

Les livraisons en préparation incluent notamment 30 chars Leopard-1 A5 supplémentaires, 20 nouveaux véhicules blindés de type Marder et plus d'une centaine d'autres véhicules blindés de plus petite taille, 200 drones de surveillance, 4 nouveaux systèmes de défense antiaériens Iris-T et leurs plateformes de lancement, de nombreux missiles pour la défense anti-aérienne, 18 canons de type Howitzer et des munitions. Il s'agit, selon l'hebdomadaire Der Spiegel, du paquet de livraisons d'armes le plus important de Berlin à destination de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe.

Cette annonce intervient à la veille d'une possible visite en Allemagne du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon des fuites dans les médias allemands, Volodymyr Zelensky, qui est attendu samedi à Rome, pourrait ensuite se rendre en Allemagne pour rencontrer dimanche les dirigeants du pays, et y recevoir le Prix européen Charlemagne. Cette venue n'a pas encore été officiellement confirmée par Berlin.

L'Allemagne a longtemps été critiquée par Kiev et certains de ses partenaires européens, notamment à l'Est, pour la timidité de son soutien militaire à l'Ukraine. Mais depuis plusieurs mois, Berlin a intensifié ses efforts en la matière. 

L'an dernier, le gouvernement avait dégagé déjà 2 milliards d'euros pour le soutien militaire à Kiev. Pour cette année, jusqu'ici, une enveloppe de 2,2 milliards était prévue, sans que son contenu soit encore arrêté. Berlin a en particulier déjà promis 14 Leopard-2 A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, plus performants que les Leopard-1 dont il est question dans le nouveau plan d'aide. Elle a commencé la formation des soldats ukrainiens à ces chars.

Un hélicoptère militaire russe s'écrase en Crimée, deux morts

Un hélicoptère Mi-28 de l'armée russe s'est écrasé vendredi au cours d'un entraînement en Crimée annexée, causant la mort de ses deux pilotes, a annoncé le ministère russe de la Défense, qui dit privilégier la piste d'une défaillance technique. "Aujourd'hui, pendant un vol d'entraînement planifié dans le district de Djankoï en Crimée, un hélicoptère Mi-28 s'est écrasé", sans munitions à son bord, a déclaré le ministère dans un communiqué, assurant qu'"il n'y pas de dégâts au sol". "Les deux pilotes sont morts. La cause préliminaire (...) est une défaillance technique", a-t-il ajouté.

Le Mi-28 est un hélicoptère d'attaque multitâche conçu pour détruire des véhicules blindés et des concentrations de troupes de jour comme de nuit. Son équipage est constitué de deux personnes. La péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par Moscou en 2014, est régulièrement touchée depuis l'été dernier par des attaques attribuées à Kiev, qui généralement ne les revendique pas.

Plusieurs explosions ont eu lieu dans des installations militaires russes en Crimée. La base militaire de Djankoï avait ainsi été ravagée en août 2022 par la déflagration d'un dépôt de munitions qui a provoqué un exode de touristes. Le ministère ukrainien de la Défense avait aussi affirmé en mars dernier que des missiles de croisière russes Kalibr avaient été détruits à Djankoï dans une explosion, des propos démentis par Moscou qui avait dit avoir repoussé une attaque de drones.